Quasiment voisins, les casinos de Saint-Gilles-Croix-de-Vie et Saint-Jean-de-Monts s'en tirent plutôt bien au regard de la crise. Visiblement mieux que leurs collègues vendéens.
Le Royal Concorde, sur les berges de la Vie à Saint-Gilles, se satisfait de stabiliser son chiffre d'affaires dans un contexte morose. Pas beaucoup d'évolution donc pour cet établissement qui table toujours sur les animations musicales et un service de restauration soigné pour conserver sa clientèle. Car si le chiffre d'affaires a légèrement baissé de 0,5% pour ce casino classé au 70e rang sur près de 200 en France, la fréquentation a quant à elle progressé de 1,7% sur l'année alors qu'elle double durant la période estivale.
La Pastourelle, à Saint-Jean-de-Monts, continue de recueillir les fruits des investissements consentis en 2010 : 15% du parc de machines à sous rénové avec des machines neuves, innovations au bar, au restaurant, à la discothèque... Le nombre de machines passe aussi de 100 à 119 durant l'été, du 15 juin au 15 septembre, période durant laquelle trois tables de jeux supplémentaires sont ouvertes.
Activités périphériques
Le directeur a changé en mai, « mais pas la dynamique du groupe ». Yann Pasquiou, qui succède à Dylan Peyras parti diriger un autre casino en Côte d'Or, a notamment mis en place les machines à carte avec code-barres.
Des innovations, de l'animation et une ouverture toujours plus importante sur des activités périphériques comme l'accueil de séminaires, et le bilan est anachronique en temps de crise avec plus de 9 % de progression du chiffre d'affaires et 10,5 % de la fréquentation.
Aux Pins, la saison permet de sauver l'année
Avec la neige, les gens étaient restés chez eux. Le Casino des Pins, derrière le lac de Tanchet aux Sables-d'Olonne, est le plus gros du département. Il dit avoir beaucoup souffert des intempéries fin 2010. « Novembre et décembre ont été très mauvais », indique Pascal Bardouil, nouveau directeur depuis le printemps.
La tendance de l'année ? Rattrapée grâce à l'été. « On limite les dégâts avec une bonne saison estivale. » Le produit brut des jeux ne baisse « que » de 2 %. Le nombre de visiteurs est presque stable avec 326 000, soit moins 1 %. « En juillet, on a fait fort, se souvient Pascal Bardouil. Mais dès août, les effets de la crise se sont de nouveau fait sentir. Les gens viennent moins et réduisent leur budget. »
Dans ce contexte, le casino a enlevé des machines, pour passer de 146 à 139. « Un test pour offrir plus d'espace et plus de confort, assure le directeur. Mais le résultat est mitigé. On va peut-être en remettre. » Après 275 000 € l'an passé, 300 000 € sont prévus en 2012 pour de nouvelles machines, justement. « Innover et investir », résume Pascal Bardouil. Même si les budgets restent modestes pour un tel établissement, « face à la crise, c'est la solution que nous avons choisie ».
Aux Atlantes, les gens dépensent moins
Hervé Le Cam, directeur. « Le casino fait toujours rêver. Mais le pouvoir d'achat est plus faible. »
Autant de visiteurs que l'année dernière : 153 000. Mais moins de rentrées d'argent. C'est la tendance au casino des Atlantes, à l'extrémité du remblai des Sables-d'Olonne. Un établissement du groupe Barrière, qui fête ses 100 ans en 2012. « Depuis cinq ans, comme beaucoup, nous connaissons une décroissance », constate Hervé Le Cam, directeur. Mais lors du dernier exercice, entre octobre 2010 et octobre 2011, la baisse du produit brut des jeux a été moins importante que l'an passé. Le poker, par exemple, cartonne : « C'est 45 % du chiffre pour les tables. »
Les explications à cette morosité persistante ? D'abord, la crise repartie de plus belle. « Le casino fait toujours rêver, mais les gens doivent faire des choix. Les retraitésaident leur famille. » Et puis, le contexte local. Les travaux du front de mer ont modifié les habitudes. « Normalement, c'est la balade traditionnelle, en voiture. Avec les changements de circulation, il y a moins de monde. »
Si les réformes passées sont digérées, l'impact est toujours là. Fin du tabac, contrôle des entrées... « Dans un groupe, il y en a souvent un qui n'a pas ses papiers. On est obligés de refuser. » La lutte contre les addictions ? « On doit aussi protéger nos clients. Le personnel a été formé. »
A La Faute, toujours les suites de Xynthia
« La crise, plus les conséquences de Xynthia. C'est la double peine. » A La Faute-sur-Mer, dans un contexte évidemment très particulier, le casino continue de souffrir. 63 000 visiteurs entre octobre 2010 et octobre 2011, soit mille de moins que sur l'exercice précédent. « On détruit des maisons, c'est autant de résidants principaux et secondaires qui partent, constate Gia-Khanh Pham, le directeur. Au final, beaucoup moins de passage. » Au moment de la tempête Joachim, avec l'alerte orange, « tout le monde est resté chez soit, on n'a eu personne ».
A 2,85 millions d'euros, le produit brut des jeux est en baisse de 5 %. Plus généralement, le directeur attribue aussi cette situation à la morosité ambiante. « On ne peut pas allumer sa télé sans être assommé de mauvaises nouvelles ! Les gens ne consomment pas, ils se font un bas de laine. »
Les solutions de l'établissement ? « La convivialité, le côté familial. Je suis le dernier casino indépendant de Vendée. »
(source :maville.com/Ouest-France)