Casinos, Deauville, Fouquet’s, projets… : les coprésidents du groupe Barrière se confient
Propos recueillis par Élisabeth MONTAUFRAY-BUREAU et Cyril PETIT.
Très rares en entretien, Alexandre Barrière et Joy Desseigne-Barrière, coprésidents du groupe Barrière, détaillent leur stratégie pour retrouver la croissance, par la diversification, notamment à l’étranger. « Dans les dix prochaines années, nous voulons doubler la taille du parc hôtelier », annoncent-ils. Et ils vont ouvrir de nouveaux Fouquet’s. Ils dénoncent également une « distorsion de concurrence » que subissent les casinos physiques face aux jeux en ligne ou en boutiques.
« La clé, c’est la diversification. » Alors que la France représente 85 % du chiffre d’affaires du groupe Barrière (et le casino 75 %), ses coprésidents Alexandre Barrière et Joy Desseigne-Barrière veulent diversifier leurs activités et accélérer à l’international. Sans pour autant abandonner leur patrimoine, à Deauville, La Baule ou encore Dinard - inauguration le 20 juillet -, en menant une politique de modernisation. Ils en détaillent les travaux. En résumé : « On veut rénover, valoriser nos actifs en France et développer de nouveaux actifs à l’étranger. »
Après un bras de fer gagné face à leur père, Dominique Desseigne, évincé en 2023, le frère et la sœur ont repris les rênes (et le capital en intégralité) du groupe créé en 1912. Et veulent retrouver le chemin de la croissance. Dans un grand entretien exclusif accordé à Ouest-France, ils expliquent comment. Notamment en « doublant la taille du parc hôtelier dans les dix prochaines années » ou encore en ouvrant de nouveaux Fouquet’s - ils veulent d’ailleurs que le célèbre établissement des Champs-Élysées à Paris devienne un palace.
Sur les casinos, pour lesquels les ouvertures se feront principalement à l’étranger, ils défendent leur modèle face à la concurrence, qui n’a « pas les mêmes règles du jeu », citant les acteurs en ligne ou les points de vente de la FDJ (ex-Française des jeux) où aucune pièce d’identité n’est demandée pour justifier de la majorité du client. Ils rappellent leur apport financier aux collectivités locales.
Sans s’étaler sur leur vie privée (« On est comme ça »), ils dévoilent comment fonctionne leur duo et livrent quelques souvenirs d’enfance.
La santé et les projets du groupe
Comment se porte le groupe Barrière ?
Alexandre Barrière. Le groupe va bien, mais on est dans un contexte économique qui n’est pas simple. L’instabilité politique crée des incertitudes, ce qui n’est jamais bon pour les affaires. Depuis deux ans, avec les nouveaux dirigeants autour du directeur général Grégory Rabuel, nous sommes tournés vers le développement et la croissance.
Le chiffre d’affaires a stagné pendant vingt ans. Et aujourd’hui ?
A. B. En tenant compte de l’inflation, il est stable, à 1,4 milliard d’euros en 2024. C’est une très bonne performance. Je pourrais vous dire qu’il a augmenté, mais ce serait malhonnête intell ... |