Cet homme, citoyen géorgien résidant en Géorgie, est incarcéré au Tessin depuis le 19 août : il est membre du groupe (qui s'est enfui avec un butin de près de 75 000 francs) qui s'était chargé de « piloter » la bille de la roulette dans la nuit du 29 au 30 novembre 2024.

Un citoyen géorgien de 39 ans, résidant en Géorgie, est en détention au Tessin depuis le 19 août dans le cadre d'une enquête complexe et articulée relative à une escroquerie commise fin novembre 2024 au casino de Lugano. C'est ce qu'ont annoncé le ministère public et la police cantonale, expliquant qu'un mandat d'arrêt international avait été émis contre cet homme par la magistrature tessinoise. Après avoir purgé une peine pour des faits similaires en France, il a été extradé vers la Suisse.

Comme l'indique le communiqué, il s'agit d'un autre membre d'un groupe criminel dont tous les membres ont été identifiés et arrêtés grâce aux enquêtes menées au Tessin. Le chef du groupe a récemment été arrêté en Arménie grâce à un mandat international émis par les autorités tessinoises. Le groupe, composé de citoyens géorgiens, a pris pour cible des casinos de plusieurs pays européens, réussissant à pirater le système de gestion de la roulette automatique.

L'homme de 39 ans est soupçonné d'avoir participé à l'escroquerie avec six autres personnes. Il est accusé de fraude, de dommages matériels et d'infraction à la loi fédérale sur les étrangers. Il convient également de souligner l'importante collaboration du casino dans l'enquête. L'enquête, qui a déjà conduit à la condamnation et à l'expulsion de Suisse de deux complices en juillet dernier, est coordonnée par le procureur général adjoint Moreno Capella.

Une escroquerie sophistiquée

Les détails de l'escroquerie ont été révélés au tribunal le 11 juillet dernier, lors du procès d'un homme de 38 ans et d'un autre de 42 ans, arrêtés en février en Hongrie puis extradés. Tous deux ont été condamnés à 18 mois de prison avec sursis et à l'expulsion de Suisse pendant cinq ans pour escroquerie et dommages matériels.

Le plan était assez sophistiqué, à tel point qu'aucun mécanisme d'alarme ne s'est immédiatement déclenché, et supposait une excellente connaissance du fonctionnement des casinos et de la machine ciblée, à savoir une roulette électronique située au premier étage de la maison de jeu. Le groupe de cinq personnes est arrivé à Lugano dans la soirée du 29 novembre 2024 en provenance de Strasbourg, à bord de deux voitures distinctes immatriculées en Allemagne. Deux d'entre eux sont entrés les premiers dans le casino où, selon l'acte d'accusation, « agissant avec discrétion et probablement à l'aide d'un tournevis (ou d'un objet similaire), ils ont percé un trou dans le cylindre en plexiglas placé autour de la roulette ». Cette roulette est certes électronique, mais la bille roule réellement, et c'est sur ce mécanisme qu'un membre du groupe (l'homme de 38 ans extradé de France, détenu au Tessin depuis le 19 août, dont fait état aujourd'hui le ministère public) est intervenu pour le manipuler à leur avantage.

Au bout de quelques heures, l'homme de 38 ans s'est assis à une machine à sous proche du trou et a manipulé la bille à l'aide d'un fil de fer qu'il avait apporté avec lui, la bloquant dans le secteur souhaité « après le cinquième tour ». Il a ensuite communiqué l'information à trois complices (dont les deux condamnés) qui ont reçu des instructions sur le moment et le montant des paris à placer. Tout cela s'est déroulé pendant plus de deux heures, entre 2 h 27 et 4 h 32 le 30 novembre. Si cela n'a pas été remarqué, c'est aussi parce que les machines à sous pour parier sur la roulette électronique n'étaient pas toutes adjacentes à la roulette.

Grâce à ce système, qui n'était toutefois pas infaillible (parfois, la bille ne s'arrêtait pas), les trois hommes ont gagné près de 25 000 francs chacun en variant leurs mises à chaque fois (entre 9 et 6 813 francs). Les gains ont ensuite été encaissés avec succès entre 4 h 40 et 5 h 04. De retour dans leurs deux voitures, le groupe est parti et, à 10 h 02 le même jour, a quitté la Suisse par le poste frontière de Bâle.

(source : cdt.ch)