Avec 10 voix contre et 9 voix pour, les élus ont refusé de valider, début juillet, le contrat de délégation de service public qui devait lier la ville à la société Golden Palace. Qu’en pensent les luchonnais ?

Il n’y aura donc pas de casino dans la cité thermale d’ici la fin de l’année, comme l’avait espéré et annoncé Éric Azémar. Le premier magistrat ne désarme cependant pas et espère renvoyer le dossier devant le conseil municipal, à la fin du mois d’août.

Sur les réseaux, cette annonce d’abandon du projet a été plutôt bien accueillie, les internautes soulignant que l’établissement de jeux ne pouvait pas renaître "à n’importe quel prix".

L’incertitude pour les professionnels

Conscients des problèmes budgétaires de la ville, les luchonnais se montrent prudents. "Je pense qu’il faudrait négocier, constate Freddy, qui vient juste de vendre son commerce. Les travaux devraient être à la charge du casinotier et la ville pourrait en échange, exiger très peu de loyers et cela, sur plusieurs années, cela me paraîtrait plus équilibré."

Sur le terrain, les professionnels sont plus dans l’attente. "Ce serait vraiment bien de retrouver un casino, confie Tony, responsable d’un restaurant. Cela permettrait d’amener sur Luchon une clientèle différente, avec un bon pouvoir d’achat, qui pourrait rester sur des séjours plus longs. Et cela permettrait aussi aux gens du coin qui vont jouer sur Barbazan de rester sur Luchon, il y en a pas mal qui se déplacent…"

"Moi qui viens tout juste d’arriver à Luchon et d’y acheter un commerce, je pense que ce retour du casino serait une bonne chose, ajoute Frédéric. Cela pourrait amener une nouvelle clientèle pour les hôteliers et les restaurateurs et faire grandir la ville".

"La commune n’a pas les moyens d’avoir un casino"

À l’inverse, c’est "une utopie" pour Claude Haffner, retraité et observateur de la vie luchonnaise. "Je pense tout simplement que Luchon n’a plus les moyens d’avoir un casino. La ville devrait investir plus de 3 millions d’euros, tandis que le casinotier s’installerait pour trois ans au pavillon Normand. S’il n’obtient pas le retour qu’il attend, il pourrait se désengager, laissant la ville dans ses travaux ! Non, le risque est trop grand et je pense que les élus ont fait ce qu’il fallait en votant contre. Il va falloir regarder le budget de la ville bien en face, avant que la préfecture ne nous envoie des fonctionnaires pour gérer tout cela !".

Le mois d’août, traditionnellement dédié à la saison estivale, devrait appeler les élus à se retrouver pour évoquer à nouveau le casino ainsi que les modifications budgétaires à apporter suite à l’avis de la chambre régionale des comptes. Une période sous haute tension politique et budgétaire.

(source : ladepeche.fr)