(AP) -- Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé ont présenté mercredi un plan d'action interministériel pour mieux contrôler les jeux d'argent en ligne face au développement des sites Internet proposant des paris illégaux. Le plan adopté en conseil des ministres prévoit des poursuites judiciaires systématiques contre les personnes se livrant à la publicité en faveur de sites de jeux illégaux, ainsi que leurs complices.
Un renforcement des sanctions contre de telles publicités sera examiné dans le cadre de la discussion du projet de loi Sarkozy de prévention de la délinquance, examiné d'ici la fin de l'année par l'Assemblée nationale.
Un observatoire des jeux d'argent liés aux nouvelles technologies va par ailleurs être mis en place par le ministère de l'Intérieur pour effectuer une veille sur Internet.
Le gouvernement entend enfin "promouvoir une politique de jeu responsable" en demandant à La Française des Jeux et au PMU d'élaborer un plan d'action dans ce domaine et en signant un protocole avec les syndicats d'exploitants de casinos sur la vérification des identités à l'entrée des salles de jeux.
Ces mesures sont annoncées alors que la France est sous pression de sociétés de paris en ligne pour libéraliser son marché des jeux. L'organisation des jeux en France est confiée à un nombre limité d'opérateurs: le Pari mutuel urbain pour les courses hippiques, La Française des jeux pour le loto et les pronostics sportifs et les casinos pour les jeux de table et les machines à sous.
Le patron de Bwin.com, une société de paris en ligne autrichienne, et son directeur général ont été mis en examen en septembre par un juge d'instruction de Nanterre (Hauts-de-Seine) pour avoir violé le monopole de La Française des Jeux.
La Commission européenne a adressé la semaine dernière une demande d'information à la France après cette affaire. Elle a précisé que l'objet de cette demande "n'était pas de remettre en cause les monopoles, ni de viser une libéralisation du marché des jeux d'argent et de hasard en général".
"La France est résolue à maintenir dans le respect du droit communautaire une organisation des jeux reposant sur un nombre limité d'opérateurs, fortement encadrés, seule à même de garantir un contrôle des flux financiers et de favoriser une pratique du jeu raisonnée", a répondu le gouvernement.
Selon une étude récente du cabinet Lexsi, 75% de l'activité des jeux en ligne est illégale, soit un volume de fraude de 300 à 400 millions d'euros par an en France. Le cabinet a recensé plus de 14.000 sites actifs de jeux en ligne, dont 1.200 s'adressent directement au demi-million de joueurs en ligne français.
(source : nouvelobs.com/AP)