Onze salariés du casino de Pougues-les-Eaux, dans la Nièvre, ont été licenciés. La direction leur reproche d’avoir fait grève dans la nuit du 31 décembre de 21 heures à minuit et de ne pas avoir déposé de préavis pour cette action.
Le débrayage de la nuit de la Saint-Sylvestre était un mot d’ordre syndical national. Il mettait en avant des revendications de salaire (5% d’augmentation), un 13emois et la suppression d’un projet du ministère de l’Intérieur visant à introduire de nouveaux jeux de hasard électroniques, ce qui pourrait entraîner des suppressions d’emplois.
L’argument de la direction, plutôt spécieux, est que le casino de Pougues-les-Eaux est «délégataire de service public d’animation». Donc, d’après elle, il fallait déposer un préavis local de grève. Mais cette «délégation de service public» n’a évidemment rien à voir avec la SNCF ou les hôpitaux: la direction joue sur les mots.
Le casino, inauguré au printemps 2006, appartient au groupe Tranchant. C’est un complexe avec bar, restaurant, qui accueille le public à partir de 10heures le matin. Un décret de Sarkozy va supprimer à partir de mai 2007 une taxe de 10euros qui constituait le prix d’entrée.
Les bénéfices des casinos sont en augmentation, mais les salaires à Pougues-les-Eaux sont très bas (autour de 1000 euros net par mois) et, pour un croupier, la direction ne verse que la différence entre ses pourboires et le salaire de base.
Les onze salariés sont décidés à ne pas se laisser faire. Ils ont déjà manifesté, distribué des tracts et ont entamé une procédure en référé au conseil des prud’hommes pour faire annuler ces scandaleux licenciements pour fait de grève.
(source : lutte-ouvriere-journal.org)