Après les groupes Sands et wynn, MGM Mirage a été mardi le dernier géant des jeux à ouvrir un méga-casino à Macao, l'ex-colonie portugaise devenue en moins de dix ans la capitale mondiale du jeu après avoir détrôné Las Vegas.
Avec 600 chambres sur 35 étages, 385 tables de jeu, 890 bandits manchots et un centre de convention abrités par une verrière de 25 m de haut inspirée de celle de la gare de Lisbonne, en hommage à l'héritage portugais, le MGM Grand Macau, qui a coûté 1,25 milliard de dollars américains (866 millions d'euros) consacre la suprématie de Macao.
Depuis la libéralisation des casinos en 2001 et la fin du monopole que détenait jusqu'alors le Macanais Stanley Ho, cinq nouvelles concessions ont été accordées, désormais toutes exploitées.
Et comme le monde des jeux est petit, c'est la propre fille de M. Ho, Pansy, qui détient 50% du MGM Grand Macau.
"Macau est devenu le premier marché du jeu au monde. Les autorités ont la volonté d'en faire une destination touristique internationale", explique Bob Moon, PDG de MGM Mirage International, qui inaugure à l'occasion son premier casino en dehors des Etats-Unis.
Seule ville chinoise où les casinos sont autorisés, Macau qui ne compte que 530.000 habitants, a accueilli 22 millions de visiteurs en 2006, dont 60% de Chinois, et devrait en recevoir 26 millions cette année.
Sur les neuf premiers mois de 2007, Macao a engrangé 7,5 milliards de dollars de recettes, soit déjà plus que les 7,3 milliards encaissés sur l'ensemble de l'année 2006, qui lui avaient permis de dépasser largement Las Vegas et ses 6,6 milliards de recettes.
Mais l'afflux de touristes n'aurait pas été aussi important si Macao n'avait pas entamé sa propre révolution. Rétrocédée à la Chine en 1999, l'ancienne colonie portugaise a aboli deux ans plus tard le monopole des casinos accordé en 1962 au milliardaire Stanley Ho.
Cette mesure a déclenché une ruée vers l'or des grands noms de Las Vegas.
Sands a été la première compagnie étrangère à ouvrir un établissement en 2004 avant d'inaugurer en août le "Venetian", plus grand complexe de jeux au monde dans lequel elle a investi quelque 2,4 milliards de dollars.
L'investisseur américain Steve wynn a lui ouvert en 2006 le "wynn Macau", intégrant un casino et un hôtel de 600 chambres, suivi de l'Australien James Packer, associé dans le "Crown Macau" à Lawrence Ho, fils de Stanley Ho.
Les deux autres licences sont détenues par ce dernier et par le groupe hongkongais Galaxy.
Débarrassé de son image "d'enfer du jeu", Macau entré dans l'ère du luxe et de la démesure, est comme la plupart des villes voisines chinoises engagée dans un énorme chantier urbain. Une véritable ville est en cours de construction sur un terrain gagné sur la mer et baptisé "Cotai".
MGM de son côté voit plus loin. "Nous allons nous concentrer sur l'Asie. Nous voulons développer notre marque dans d'autres zones de la région", assure son PDG.
(source : 24heures.ch/AFP)