Dans le bras de fer qui oppose 58 salariés du casino à la direction qui les menace d'un licenciement sec, Force Ouvrière s'apprête dès lundi à saisir le tribunal. Et dénonce le vide du plan social proposé.
Les mesures légales du code du travail ne sont pas respectées : ce que les salariés du casino Le Lydia menacés de licenciement sec souhaitent, c'est un plan social adapté au périmètre du groupe Partouche qui, je le précise, emploie 6 000 salariés en tout et affiche un chiffre d'affaires de 550 millions d'euros" s'insurge Jacques Matas, secrétaire général de FO. "Il n'est pas admissible de ne pas respecter la loi. Voilà pourquoi nous avons appelé aujourd'hui à la mobilisation des salariés concernés par le plan social proposé, lequel nous semble inepte et vide de toute substance légale. Malgré un cahier des charges prévoyant une ouverture à l'année, ce plan social indique qu'une fermeture hors saison va devenir effective" . Hier, en début d'après-midi, une bonne trentaine de salariés s'est retrouvée devant les portes de l'établissement à l'appel de Force Ouvrière, alertés sur la situation par le délégué du personnel, Patrick Andlauer, venu demander de l'aide. Ce dernier s'exprime : "Nous voulons un plan social correct, qui tienne la route.
Nous avons été mis au courant de ce projet au début de l'été, puis une réunion informelle s'est passée le 1 er juillet. Le 4 août la procédure était officielle. Bien évidemment la date choisie pour nous porter le coup de grâce est stratégique : en pleine saison et au coeur de l'été ! Sur les 67 salariés du Lydia, seuls 9 devraient conserver leur emploi. Ils travaillent au restaurant, dans l'administration et il y a également une femme de ménage en congé maladie. Les 58 autres vont se retrouver à la rue du jour au lendemain". Jacques Matas rappelle à son tour "qu'il s'agit d'un licenciement massif et collectif. Ce n'est quand même pas normal qu'à notre époque le personnel soit considéré comme un ensemble de pions déplacés sur un échiquier selon le bon vouloir des dirigeants. Les raisons économiques ne justifient pas tout".
Bilan désastreux
A ce propos nous avons réussi à joindre le PDG du Lydia, Jean-Marc Masquelier qui nous a reçus hier dans son bureau.
"Je ne vous cacherai pas que je n'ai pas proposé ce plan social de gaîté de coeur... Mais je ne vous cacherai pas non plus la vérité : la situation économique du casino est désastreuse et n'a cessé de se détériorer depuis 2000. Nous sommes actuellement entre 1,5 million et 2 millions d'euros de pertes. Dernier coup de poignard avec l'installation, à 500 mètres du Lydia, du casino de Leucate ( groupe Lucien Barrière) . Depuis févier dernier, nous avons subi une baisse de 40 % de notre chiffre d'affaires. Nous faisons partie d'une holding, mais chaque casino a son propre fonctionnement. Regardez autour de vous : au Barcarès, sorti de la saison, rien ne marche : les commerces sont fermés, la ville est morte. Et les Perpignanais hésitent à rouler 30 km aller / retour, l'hiver, pour aller "flamber" au jeu ! Bref je le répète : je mise tout dorénavant sur la pleine saison, c'est-à-dire quatre mois par an, de la mi-juin à la mi-septembre". Le PDG stipule par ailleurs que "des propositions ont déjà été faites à des salariés en vue d'un reclassement, dont deux de façon sûre. Les profils sont à l'étude..." Ce qui est sûr c'est que le plan social proposé sera effectif, à moins d'annulation, le 30 septembre. Et que le lendemain, 58 personnes, dont la plupart sont salariées du Lydia depuis 6 ans, iront pointer à l'ANPE.
(source : lindependant.com/Valérie Pons)