Noir (comme la période), impair (comme ceux qui se succèdent pour les établissements de jeu depuis la fin 2006) et... Manque ? C'est bien là, la question. Car jamais le casino Barrière n'aura traversé période plus difficile. Et si, effectivement, le deuxième plus gros employeur de la ville venait à connaître une nouvelle année fiscale aussi sombre que celle qui vient de se clôturer le 31 octobre dernier, alors oui, il y a fort à parier que des coupes claires seront à envisager.
Marc Guglielmetti, le directeur de l'établissement qui trône au bas des jardins Biovès, ne s'en cache pas : « Cette dernière a été scindée en deux à partir du 1er janvier et l'application de l'interdiction de fumer. Depuis cette date, nous connaissons une vraie décroissance ». Un ralentissement brutal du chiffre d'affaire qui s'ajoute à la décision d'instaurer le contrôle de l'identité des joueurs. C'était le 1er novembre 2006. « Un premier coup d'arrêt pour nous. Surtout que dans le même temps, ces deux mesures n'ont pas été prises à Monaco (encore que l'interdiction de fumer vient d'entrer en vigueur à l'heure où nous rédigeons ces lignes, N.D.L.R.). Forcément, une partie de notre clientèle s'est déplacée en Principauté ».
On ne s'encanaille plus au casino
En poussant un peu plus la discussion, Marc Guglielmetti nous livre même le fond de sa pensée. « Moi, quand j'ai commencé ma carrière dans les casinos, c'était des endroits enfumés où les gens venaient, parfois discrètement, pour prendre du bon temps. C'est-à-dire jouer, boire, fumer et rencontrer d'autres personnes. Aujourd'hui on en est où ? Les casinos ont évidemment beaucoup changé. Ils se sont lissés et ont perdu de leur... Bref, on ne s'encanaille plus ! »
Bilan comptable, depuis le mois de mars dernier, le chiffre d'affaire a baissé de 22 %. « Ça fait deux ans que nous terminons l'année à zéro. Cette fois, nous somme à -9, -10 %. C'est inquiétant. Mais ça le sera d'avantage si ça se répète l'année prochaine. Là il faudra prendre des mesures. Un plan social n'est pas à écarter... »
Le mot qui fait peur est dit. La répétition des mauvaises passes en est la cause. Et pourtant, Marc Guglielmetti s'interroge encore : « En septembre on était bas, mais le mois d'octobre a été tout simplement catastrophique. La faute à la crise ? Je ne crois pas. Même le prix de l'essence a dégringolé. En revanche les gens ont peur. ça, c'est une certitude et les campagnes d'information faites autour de la crise y sont pour beaucoup. Il ne reste qu'à espérer que la confiance revienne... »
Quand ? Voilà bien un autre jeu de hasard.
(source : cannes.maville.com/Gui. B./Nice-Matin)