Les Français sont très partagés sur les jeux d'argent. Ils aiment plutôt ça,
ils seraient prêts à parier sur le football, mais ils se méfient du Net.
Loto, tiercé, grattage, tirage, casino, paris : les jeux d'argent ne rebutent pas les Français. Y compris en période de crise. Mais leur addiction est très mesurée : un peu moins de la moitié des personnes interrogées par TNS-Sofres déclarent jouer (au total 48 % avec un très faible 13 % qui reconnaissent le faire « souvent »). Sur cette tranche de joueurs plus ou moins convaincus, il n'étonnera personne de savoir que les hommes sont majoritaires, qu'ils ont en général moins de 60 ans et qu'ils sont davantage issus de milieux socioprofessionnels modestes.
Dès qu'on aborde (normal pour la presse quotidienne régionale) le profil « géographique » des joueurs, une tendance forte apparaît : les accros se situent dans le Nord Pas de Calais (55 %) et dans le Sud (Paca, Corse et Midi-Pyrénées à 56 %). Les habitants du Centre sont dans la moyenne (50 %) mais ceux du Poitou-Charentes ne sont pas parieurs (35 %, soit le taux le plus faible de France). Les Limougeauds sont les rois du grattage (à 92 %) ; Corses et Provençaux plébiscitent le Loto (83 %) ; et les Picards adorent les courses hippiques (32 %). De toute façon, le Loto (72 %) et les jeux de grattage (69 %) sont les grands favoris des Français, loin devant les courses de chevaux ou les casinos (14 et 13 %).
Pour le moment, seuls 4 % des personnes interrogées jouent de l'argent sur Internet (c'est-à-dire 2 % des Français). Or, l'ouverture à la concurrence de ces jeux au 1er janvier devrait relancer cette tendance. Sauf que 75 % des sondés ne font pas confiance au web.
Les chiffres sont sévères, même si la notoriété des sites Internet de paris sportifs place largement en tête celui du PMU (47 %), devant celui de la Française des Jeux (29 %) et celui de BetClic (13 %), le sponsor du club de football de Lyon. Reste que parmi ceux qui seraient prêts à dépenser de l'argent (32 %), 26 % mettraient de 1 à 20 euros et 6 % plus de 20 euros. D'abord et avant tout sur le foot.
Enquête « Les enjeux du quotidien » : « Les Français et les jeux d'argent en ligne », réalisée par TNS-Sofres pour la PQR du 31 août au 25 octobre 2009 par téléphone, auprès d'un échantillon national de 4.377 individus âgés de 15 ans ou plus.
(source : lanouvellerepublique.fr/Claude Nasier)