Économie. Crise, interdiction de fumer, contrôle d'identité à l'entrée et bientôt concurrence des jeux en ligne taillent des croupières dans les finances.
En 2010, la mairie ne mise que sur 4,9 millions d'euros de redevance sur les jeux du casino Barrière. Contre 6,3 millions en 2008 (1). Signe d'une santé fluette du casino ? N'exagérons rien : la salle de jeux et spectacles de l'île du Ramier n'est pas « tapis ». Mais David Parré, son directeur, n'en fait pas cachotterie : « La situation est un peu délicate, c'est une vraie inquiétude. »
Dès son ouverture, le casino Barrière a peiné à tenir ses objectifs. 38M€ de chiffre d'affaires en 2008 contre les 53M€ prévus, et une perte de 6 M€. Et pas mieux en 2009, avec un chiffre d'affaires certes en progression de 6,2 % de 40,425 M€ là où le business plan prévoyait 70 M€.
Les raisons de cette petite forme sont très clairement identifiées. « Nous avons ouvert dans une période critique, au début de la crise, explique David Parré. L'interdiction du tabac dans les lieux publics, le contrôle d'identité à l'entrée ont aussi fortement pesé sur la fréquentation. » Sans compter la concurrence des jeux en ligne qui risque de tailler de nouvelles croupières.
La situation est la même pour tous les casinos et celui de Toulouse tire d'ailleurs plutôt mieux que d'autres son épingle du jeu. Notamment en raison des activités diversifiées de ce qui s'apparente plus à un complexe multiloisirs qu'un casino pur et dur (lire par ailleurs). Paradoxalement, note le directeur du casino, le nombre de clients augmente. « Nous en sommes à un million de visiteurs et recevons jusqu'à 5 000 clients les week-ends. Mais la dépense moyenne par client a baissé ». À défaut de pouvoir déterminer précisément combien d'euros mise un client type, on sait ainsi que la mise moyenne à Toulouse est inférieure de 20 % à la moyenne nationale.
Au reste, c'est pour s'adapter à cette tendance à la faible mise qu'un quart du parc (80 sur 325) du casino Barrière est constitué de machines à un et deux centimes.
Suffisant pour se refaire ? Le casino va quoi qu'il en soit tenter de conjurer cette mauvaise passe en investissant dans 75 nouvelles machines à sous à son parc. Pour ne rien laisser au hasard.
(1) 6,3 M€ auxquels s'ajoutent les 1,6 M€ de contribution artistique que le casino théâtre reverse pour des événements tels que Rio Loco, par exemple. Ce sont donc 7,975 M€ que la mairie a empochés en 2009, contre 7,641 M€ en 2008. En 2010, David Parré table sur une croissance de 9,9 %, soit 8,72 M€ de redevance.
(source : ladepeche.fr/Jean-Louis Dubois-Chabert)