Crise économique, baisse du pouvoir d'achat, jeux en ligne… L'établissement rochelais n'a pas la baraka. La direction poursuit son plan de rigueur.
C'est la scoumoune ! Depuis trois ans, le casino de La Rochelle ne parvient pas à enrayer la baisse de son activité. Le rapport annuel présenté lundi au conseil municipal montre que les entrées, durant l'exercice 2008-2009, sont en recul de 5,3 % par rapport à l'année précédente.
Dans le détail, cela donne une baisse de 10 % pour les machines à sous, une baisse de 22 % du produit brut des jeux de tables. L'ouverture d'un jeu de poker, sur lequel reposaient de grands espoirs, n'a pas connu le succès escompté. Pour ne rien arranger, le nombre de couverts servis au restaurant du casino, le Bellevue, a diminué de 6 %, malgré la baisse de la TVA. Conséquence : le chiffre d'affaires total s'élève à 8,8 millions d'euros, contre 9,3 millions d'euros en 2007-2008, sachant que la Ville prélève 1,6 million d'euros (contre 1,8 million l'année précédente).
L'offensive des opérateurs
Les causes de cette mauvaise passe n'ont rien d'un mystère. La crise économique et la baisse du pouvoir d'achat expliquent à elles seules que les joueurs hésitent plus qu'avant à affronter le bandit manchot. L'apparition des jeux en ligne, qui furent d'abord illégaux, leur légalisation et l'offensive menée depuis quelques mois par de grands opérateurs, tels que la Française des Jeux ou le PMU ont porté également un rude coup aux casinos.
Départs non remplacés
C'est dans un contexte morose que Valérie Bouchon a pris ses fonctions de directrice du casino, lequel est exploité par la société La Rochelle Loisirs, filiale de la Société des hôtels et casino de Deauville, elle-même appartenant au groupe Lucien Barrière. À son arrivée, la nouvelle directrice s'est attelée à la mise en place d'un « plan d'économie rigoureux ».
« Nous avons fait des économies sur le marketing, sur les charges d'exploitation. Certains départs d'employés n'ont pas été remplacés [les charges de personnel ont baissé de 1,6 %] », indique Valérie Bouchon, pour qui la fermeture du Cosy, la discothèque du casino, n'a aucun lien avec le plan de rigueur.
« Cette fermeture n'a rien à voir avec la baisse d'activité, elle fait malheureusement suite aux incidents de février dernier (1). Il y a aussi le fait que la clientèle du Cosy ne cadrait plus avec l'image que l'on veut donner. Nous avons refait la salle pour pouvoir accueillir des manifestations de types cabaret, des dîners spectacles, des thés dansant. Cet été encore, le Cosy [aujourd'hui appele le Diane's] accueillera des artistes dans le cadre des Francofolies », annonce-t-elle.
Le restaurant, produit phare
Pour contrer l'offre grandissante des jeux en ligne, la directrice avoue ne pas avoir de solution miracle. « Nous menons une réflexion sur la restructuration des offres de produits, je ne peux rien dire de plus pour l'instant. Le plus important pour nous, c'est de nous donner une capacité d'investissement », signale Valérie Bouchon, qui parvient à distinguer une éclaircie à l'horizon.
« Aujourd'hui, notre produit phare est la restauration. Lors de la baisse de la TVA, nous avons joué le jeu, notre menu est passé de 17 à 15 euros. Nous avons aussi créé une nouvelle salle à l'étage du casino pour les banquets et les séminaires. Sur l'exercice en cours, la fréquentation repart à la hausse », se réjouit la directrice.
(1) Le Cosy a été fermé après l'agression dont a été victime le responsable de la sécurité de la boîte de nuit. Alors qu'il intervenait sur une bagarre, il avait eu la mâchoire fracturée. Au cours de l'arrestation des deux agresseurs, un policier de la brigade anticriminalité avait été blessé à une main.
(source : sudouest.fr/frédéric zabalza