Pionnier dans le Morbihan. Historiquement, le casino d'Arzon est le deuxième à s'être installé dans le Morbihan après celui de Quiberon. Ceux de Carnac et de La Trinité-sur-Mer sont arrivés quelques années plus tard. Mais contrairement aux idées reçues, il ne bénéficie pas forcément de la prime aux premiers arrivants... Comme les autres, l'établissement est touché de plein fouet par la crise.
Après l'euphorie, la crise... Dans les années 2000, les casinos fonctionnaient à plein régime. « Dès qu'un établissement s'installait, les joueurs venaient en nombre immédiatement », explique Christophe Le Berre, le directeur. Mais voilà, effet de la crise, ils ont vu leur chiffre d'affaires fondre ces derniers mois. « On a vécu une année très difficile. Et on n'en est pas encore sorti... » Notamment en raison d'une baisse des mises moyennes aux machines à sous : moins 11 % l'an passé, moins 10 % cette année... Contrairement aux jeux de table, celles qui génèrent 95 % des ressources du casino peinent à conquérir une nouvelle clientèle.
Réorganisation. Pour faire face, le casino fait le gros dos. Les horaires ont été réaménagés, les effectifs redéployés... « Mais il n'y a eu aucun licenciement, précise le directeur. Quand on a enregistré des démissions, on n'a pas remplacé les salariés. On est passé de trente-huit à trente-deux salariés. On emploie des saisonniers sur une plus longue période. »
Animations plus nombreuses. Le casino rivalise d'imagination. « Chaque week-end, il faut qu'il se passe quelque chose chez nous. On a développé une série d'animations et d'initiatives. On a monté un jackpot géant entre 330 machines à sous situées dans cent casinos de différents groupes. On monte aussi des tournois de poker avec, au final, un million d'euros de lots distribués par le groupe... » Sans oublier la mise en place d'une carte de fidélité...
Les jeux de table cartonnent. Le casino du Crouesty ne fait pas exception. « Les mises au black jack ont progressé de 50 % en six mois. L'an passé, c'était 68 %. Du jamais vu depuis son introduction en 2001. C'est vraiment un phénomène ! » L'engouement des jeunes trentenaires, un peu plus ancien pour le poker, n'est sans doute pas étranger. Du coup, l'établissement surfe sur la vague des jeux de table. « C'est un moyen pour nous de rajeunir notre clientèle même si cela ne compense pas les pertes enregistrées au niveau des machines à sous. »
Et les jeux en ligne ? Leur autorisation depuis quelques jours seulement en France n'inquiète pas outre mesure le casino d'Arzon. « On va y participer indirectement puisque notre groupe va développer son propre site dédié à cette activité. On bénéficie d'une image de marque. C'est un atout de taille, un gage de sérieux qui devrait parler aux gens. » Et de relativiser : « Les paris sur Internet ne concerneront que le poker, les jeux sportifs, l'hippisme et les jeux d'adresse. Dans les faits, ils existent déjà de manière illicite notamment pour le poker... Il faut y voir un moyen de drainer les joueurs Internet vers les casinos en dur. On organisera des tournois en ce sens... »
(source : ouest-france.fr/Lionel CABIOCH)