Un sociologue, deux psychiatres et un juriste viennent de créer un Observatoire des jeux (ODJ) en France. « Nous pensons combler une lacune, et relancer un débat qui tarde par trop à s'organiser », explique Jean-Pierre Martignoni, sociologue à l'université Lumière à Lyon. En France, contrairement aux pays anglo-saxons, aucun service de l'Etat n'évalue les effets sociaux, sanitaires et économiques du jeu. Pourtant, la France est l'une des nations qui jouent le plus : deuxième rang mondial pour les casinos (produit brut des jeux), cinquième en ce qui concerne les loteries, deuxième en Europe en termes de volume des paris. « L'un de nos premiers objectifs est d'effectuer une étude de prévalence du jeu pathologique et de ses conséquences économiques et financières en population générale », avertit Christian Bucher, psychiatre des hôpitaux à Strasbourg. A ce jour, aucune étude épidémiologique ou clinique approfondie n'a été effectuée en France sur les joueurs addictifs. On évalue pourtant à 2 ou 3 % la proportion de joueurs compulsifs, soit plus de 300 000. L'Observatoire des jeux comporte dans ses statuts constitutifs un article très clair : un engagement d'autodissolution dès lors que l'Etat aura créé un observatoire national...
(source : Lepoint.fr/Jean-Michel Décugis)