Touché par la crise, le casino d’Enghien espère doper son activité en proposant cette année un nouveau jeu, la roulette électronique.
La crise n’épargne pas le casino d’Enghien. « On n’a pas enregistré de vraie croissance d’activité en 2011, explique le directeur, Bruno Cagnon. Cumulée, la baisse d’activité est même de l’ordre de 20% depuis ces deux dernières années. Les chiffres de la profession ne sont pas bons, même si Enghien, premier casino de France, a un résultat largement supérieur au second.» Même si le chiffre d’affaires enregistré en 2011 a légèrement progressé, le casino le plus proche de Paris veut réagir.
Outre les opérations commerciales organisées en ce moment dans le cadre du centenaire du casino, comme la possibilité actuellement de jouer en francs, la direction annonce son intention de sortir une nouvelle arme secrète : la roulette électronique. Un jeu hybride à mi-chemin entre les jeux de table traditionnels et les machines à sous qui devraient faire l’unanimité auprès des différentes catégories de joueurs qui fréquentent le casino.
Autour du cylindre — le nom technique de la roulette — prennent place quatorze joueurs. Chacun est devant un pupitre ressemblant à celui d’une machine à sous et avec l’aide duquel ils réalisent leurs mises en appuyant sur les touches. « Ça permet de jouer au moins deux fois plus vite, sans manipuler des jetons, explique Bruno Cagnon. Nous en testons une actuellement dans notre casino du Touquet (Pas-de-Calais). Ça rend aussi possible l’initiation de nouveaux joueurs aux jeux de table traditionnels. »
La date d’installation de cette roulette du XXIe siècle aura lieu cette année mais elle reste à préciser. La direction mise également sur le hasard du calendrier pour contribuer à améliorer ses résultats puisque l’année 2012 compte trois vendredis 13, en janvier, avril et juillet. Des dates qu’elle sait propices aux jeux!
En attendant la mise en place du nouveau jeu, l’établissement fait grise mise. Et ce depuis janvier 2008, date d’entrée en vigueur de l’interdiction de fumer dans les salles de jeux. Après une année record à 166 M€ de chiffre d’affaires en 2007, l’activité a sérieusement marqué le pas les années suivantes : 149 M€ en 2008, 153 M€ en 2009 et 150 M€ en 2010. L’année écoulée, les machines à sous ont toutefois connu un sursaut d’activité, elles gagnent 5%, pour atteindre 115 M€. Reprise quasi identique pour les jeux de table. Finalement, le casino a enregistré 157 M€ de chiffre d’affaires. « On ne fait pas de pronostics pour l’année 2012 », confie avec prudence Bruno Cagnon. Le temps de l’envolée des résultats connus après l’installation des premières machines à sous en 2002 semble révolu.
(source : leparisien.fr/DANIEL PESTEL)