L’établissement exploité par le groupe Boucau va un peu mieux et affiche une hausse encourageante de son chiffre d’affaires. Mais les perspectives d’avenir restent fragiles
Le casino de jeux va-t-il mieux ? La réponse est oui. Est-il, pour autant, définitivement sorti de l'ornière ? La réponse est non. Alain Le Gars, le directeur arrivé aux commandes à l'été 2010, ne se voile pas la face. « Je suis plutôt quelqu'un d'optimiste mais en la matière, mieux vaut être réaliste. Alors oui, les chiffres sont encourageants, et non, rien n'est encore gagné ! »
Pour l'établissement exploité par le groupe Boucau, l'exercice 2011 aura été une année charnière. « Nous étions candidats à notre propre succession pour le renouvellement de la délégation de service public, rappelle Alain Le Gars. En juillet dernier, le conseil municipal nous a renouvelé sa confiance pour 15 ans et, à partir de là, le groupe a décidé de réinvestir dans le développement. »
Fréquentation : 15% de plus
Dans le cahier des charges, l'établissement de jeux avait alors pris plusieurs engagements forts : versement de participations destinées à financer l'effort touristique, culturel et artistique, ainsi qu'une grande manifestation en collaboration avec la Ville ou encore mise en œuvre d'une offre de restauration multiculturelle, d'animations et de promotion via un partenariat actif avec l'office de tourisme. En outre, le casino n'avait pas caché son intention d'investir lourdement dans l'acquisition de nouvelles machines à sous, la décoration et la rénovation des locaux. « Il était essentiel de rajeunir notre parc,poursuit Alain Le Gars.Les anciennes machines étaient vieillissantes et il fallait les changer. » Bon calcul de la part du maître des lieux puisque l'effet attractif produit par les 18 nouveaux « bandits manchots » a été quasi immédiat : « Depuis le mois de septembre, nous avons enregistré une croissance régulière de 12 % sur le chiffre d'affaires et une progression de 15 % de la fréquentation. »
Seul bémol : le mois de février. « Il y a eu dix jours de froid intense, les gens ne sont plus sortis de chez eux. On a même dû annuler des soirées. J'ai eu des contacts avec d'autres casinos : le constat est le même. Mais avec les beaux jours, l'activité repart...» Dans les mois qui viennent, le groupe va de nouveau acquérir de nouvelles machines... « Parce que c'est notre cœur de métier et que ça représente entre 90 et 95 % du chiffre d'affaires. »
Un point fort : la restauration
L'une des forces du casino de Grasse, c'est la restauration. C'est d'ailleurs en s'appuyant sur cette activité annexe et sur d'autres périphériques, qu'Alain Le Gars compte relancer la fréquentation... Là encore, le chiffre d'affaires est en augmentation avec un + 55% significatif depuis le début 2011. Pour parvenir à ce résultat, l'établissement a multiplié les formules attractives, bon marché. Un « tout compris » à 14,90 euros le midi par exemple, avec entrée, plat, dessert, boisson et café. « Notre clientèle est à 90 % grassoise et on commence à toucher les entreprises », se réjouit le directeur qui précise que le partenariat conclu avec l'office de tourisme (carte privilège), permet d'accéder à des prestations supplémentaires. Et puis, bien sûr, il y a les soirées à thèmes à un prix (35 euros) qui inclut le dîner, le spectacle et des jetons. « Un casino, ça doit vivre et ici plus qu'ailleurs parce qu'on ne vient pas à Grasse par hasard. Si on ne met pas tout en œuvre pour attirer la clientèle, elle ne viendra pas. » Alain Le Gars l'a bien compris et même s'il sait que l'avenir de l'établissement ne tient pas à grand-chose, il y croit dur comme fer.
(source : nicematin.com/Éric Farel)