La Société des Bains de Mer (SBM), l'exploitant d'hôtels de luxe et de casinos de Monaco, a annoncé vendredi soir avoir enregistré un profit de 0,4 million d'euros au titre du premier semestre de son exercice 2012-2013 - soit pour la période avril-septembre -, à comparer à un gain de 5,3 millions un an auparavant, pour un chiffre d'affaires de 265,5 millions d'euros, en hausse de 12 % et de 6 % à périmètre comparable.
La baisse de sa profitabilité masque toutefois le bond de 85 % de son résultat opérationnel, à 20,5 millions. La SBM, dont le résultat net avait été gonflé par des produits financiers il y a un an, voit en réalité ses comptes toujours plombés par l'opérateur de paris sportifs et de poker en ligne BetClic Everest Group (BEG), qu'elle codétient à parité avec l'homme d'affaires Stéphane Courbit. Sa quote-part de 50 % dans BEG se traduit ainsi par une perte nette de 21,6 millions d'euros, à comparer à -33,1 millions. Autrement dit, BEG affiche un déficit de 43,2 millions d'euros pour la période avril-septembre 2012, pour un produit net des jeux de 82,3 millions, précise la SBM. Le co-actionnaire monégasque souligne « l'incidence positive » du plan de redressement de BEG, engagé à l'automne 2011.
Face au scandale
BEG, dont l'exercice fiscal est calé sur l'année, enregistrerait d'ailleurs, dit-on, un excédent brut d'exploitation positif pour les neuf premiers mois de 2012, conformément à son objectif. Sa perte nette, qui reste lourde, serait simultanément en voie de réduction. Ceci, en dépit des effets du scandale du Montpellier Handball - impliquant notamment sept joueurs ou anciens de la formation héraultaise - qui avaient poussé BEG à mettre Nikola Karabatic, la star de la formation héraultaise et du hand français, momentanément sur le banc de touche (« Les Echos » du 28 septembre). L'opérateur de paris sportifs sur Internet, dont Nikola Karabatic est l'un des ambassadeurs - avec notamment l'ex-footballeur Marcel Desailly et le basketteur Tony Parker -, avait aussitôt décidé de suspendre son exposition publicitaire sans pour autant rompre le contrat qui le lie au handballeur. Aujourd'hui, les premières répercussions de l'affaire du Montpellier Handball commencent à se dessiner, alors que l'enquête judiciaire suit son cours. Et le secteur des paris sportifs s'achemine vers un resserrement de l'offre, avec la probable suppression des paris sur les rencontres sans enjeux, mais aussi sur les scores à la mi-temps.
(source : lesechos.fr/Christophe Palierse)