Le casino peine à attirer les jeunes en raison des multiples interdictions légales.
Les casinos traversent une deuxième crise. Après les années 80, à l’époque du disco, les salles de jeux, avec leurs bals et leurs thés dansants, étaient devenues rétros. Aujourd’hui, une nouvelle donne éloigne les jeunes des casinos. « On souffre du durcissement de la morale et des règles. On a rendu la vie impossible aux gens qui veulent
s’amuser en sortant des sentiers battus », se plaint le directeur du casino d’Hendaye, Marcel Hirigoyen, qui montre du doigt les différentes lois sanitaires et sécuritaires qui ont ralenti la progression régulière de son chiffre d’affaires jusqu’en 2006.
À partir de cette date, le contrôle d’identité est devenu obligatoire à l’entrée des casinos pour s’assurer qu’il n’y a que des adultes autorisés à jouer dans ces endroits. « Une mesure anti-commerciale qui a commencé à nous faire perdre des clients », grogne le directeur du casino. Puis, ce fut l’interdiction de fumer dans les lieux publics et les campagnes de sécurité routière qui pénalisèrent un peu plus le business des établissements de nuit.
QUELQUES chiffreS
50 838, le nombre de personnes qui ont franchi la porte du casino.
139, le nombre de clients par jour en moyenne dans l’année.
+ 0,28%, l’augmentation de la fréquentation du casino.
50, le nombre de machines à sous.
-10 %, la baisse du parc de machines.
3,17 MILLIONS D’EUROS, le produit brut des jeux au casino d‘Hendaye.
1,123 MILLION D’EUROS, le prélèvement fiscal du casino.
- 7,87 %, la baisse du produit brut des jeux au casino d’Hendaye.
35 À 42, le nombre d’employés.
6,7 MILLIONS D’EUROS, l’argent retourné aux joueurs.
91,58 %, le taux de retour pour les clients.
Une clientèle âgée
« Ces lois sauvent des vies. Mais pour nos activités, c’est un terrible handicap, lâche le directe
ur du casino. La fête, c’était il y a dix ans. On a sûrement vécu les meilleures années », conclut-il, nostalgique. Selon lui, les jeunes, qui sont la clientèle nocturne, désertent le casino à cause de l’interdiction de boire et de fumer. En témoigne la fermeture du bar musical du casino le Soko il y a huit ans, consacré aujourd’hui à des soirées tarot, théâtre ou tango. Aujourd’hui, c’est une clientèle du troisième âge qui a ses habitudes au casino d’Hendaye, surtout les jours d’hiver. Les thés dansants du dimanche après-midi animés par le duo Élégance ont leur public.
Bientôt, le Bingo
« Ce sont les jeunes qui renouvellent la clientèle. Ils sont tentés d’aller jouer sur Internet. Mais paradoxalement, on retrouve ceux qui aiment le poker ou le black jack justement parce qu’ils s’y sont intéressés sur Internet », tempère Patrick Elizagaray, directeur des jeux du casino d’Hendaye, qui espère que de nouveaux jeux vont bientôt être autorisés en France. En effet, c’est en 1992 que l’autorisation des machines à sous a permis aux casinos de sortir de la première crise des années 80. Deux ans plus tard, le casino d’Hendaye ouvrait ses portes, avec l’accord du maire de l’époque Raphaël Lassallette, qui voulait remplacer l‘ancien casino, fermé en 1981.
Aujourd’hui, certains casinos ont adopté le jeu de la bataille dans leurs salles. Mais Patrick Elizagaray s’y refuse catégoriquement. En revanche, il attend que le Bingo, ce jeu qui consiste à faire des lignes avec des numéros tirés, soit autorisé de ce côté de la frontière. Interdit en France, il est à l’essai dans trois casinos pilotes. Une évaluation qui devrait aboutir, après quelques allers-retours administratifs, à l’autorisation de ce jeu très prisé des Espagnols.
(source : sudouest.fr/Olivier Darrioumerle)