POUR les 70 machines à sous supplémentaires, c'est non ! La commission des jeux du ministère de l'Intérieur a, le mois dernier, décidé de refuser la demande déposée en avril par le casino d'Enghien. La direction vient d'avoir connaissance de cette nouvelle non encore officielle. Un coup d'arrêt donné au développement des bandits manchots à Enghien, sur leur lancée depuis deux ans.
Après un premier lot de 130 machines accordées en avril 2002, la salle s'était en effet étoffée de 150 autres machines un an plus tard, portant le total à 280 appareils. Un nombre insuffisant, selon la direction de la Seete (cette société comprend le casino, les thermes, le Grand Hôtel et l'hôtel du Lac), qui a toujours misé sur un besoin de 350 machines à sous pour faire face aux importants investissements déjà réalisés ou en cours (100 millions d'euros consacrés à la rénovation du casino et à la reconstruction des thermes).
« L'attente est encore trop importante le week-end » « Le mois prochain, nous déposerons une nouvelle demande. L'attente aux machines à sous est encore trop importante le week-end, aux moments de forte affluence », indique le directeur, Bruno Cagnon. Un argument auquel ne semble pas avoir été cette fois-ci sensible la commission des jeux. Celle-ci ne justifie d'ailleurs jamais ses décisions. Le maire de la ville, Philippe Sueur, membre de la commission supérieure des jeux (NDLR : il ne participe pas aux décisions concernant le casino d'Enghien), donne un début d'explication à ce refus : « Il n'est pas accordé de machines à sous supplémentaires à un casino dans l'année qui précède le renouvellement d'autorisation d'exploiter des jeux », explique-t-il. Une autorisation pour cinq ans dont l'échéance tombera en 2005 à Enghien. La première place à la tête des 180 casinos de France, décrochée pour la troisième année d'affilée par Enghien (lire en encadré), n'est pas le fruit du hasard. Après avoir permis à la clientèle de tomber la cravate, qui n'est plus obligatoire depuis bientôt un an, à l'entrée de la salle des machines à sous, Bruno Cagnon a pris la même décision aux jeux de table pour en faciliter l'accès. Une véritable révolution culturelle. Le jean est même toléré pour les joueurs de machines à sous d'Enghien, qui restent tout de même les seuls de France à devoir s'acquitter d'un droit d'entrée de 10 à 25 € selon les jours.
(source : leparisien.com/Daniel Pestel)