Le casinotier qui va s’implanter est maintenant connu de tous les Sedanais : il s’agit du groupe Tranchant. Rencontre avec le président de l’entreprise, Romain Tranchant.

Le 15 décembre 2025, le conseil municipal de Sedan a voté en faveur du groupe Tranchant pour l’implantation d’un casino dans la cité de Turenne. L’entreprise familiale, installée à Paris, prévoit une ouverture du futur établissement sedanais en décembre 2027.

Propos recueillis par Loris Trullard pour l'Ardennais

Votre père Georges Tranchant, fondateur de l’entreprise, est d’origine ardennaise. Construire un casino à Sedan, c’est en quelque sorte un retour aux sources pour vous ?

On peut dire qu’on a mis encore plus de cœur à l’ouvrage ! Mon père est décédé il y a quelques années. Il est né dans les Ardennes alors c’est un clin d’œil à sa mémoire que je trouve sympathique. Je ne vais pas vous dire que je suis ardennais car je suis né à Paris mais le chiffre 08, je l’ai toujours vu dans mes papiers familiaux. J’ai même retrouvé que mes grands-parents se sont mariés dans les Ardennes, à Château-Porcien, en 1928. Quand j’ai vu que Sedan était éligible à l’installation d’un casino, il y a forcément l’intérêt de la zone de chalandise mais c’est aussi un beau clin d’œil.

Justement, quel est l’intérêt pour un casinotier d’ouvrir un établissement à Sedan ?

La plupart du temps, les casinos se trouvent dans des petites villes, beaucoup plus petites que Sedan. La taille de la ville a son importance, mais un casino rayonne à environ une heure de route autour de lui et c’est surtout ça qui est important. Si on calcule la zone de chalandise, on n’inclut pas uniquement Sedan ou Charleville-Mézières mais aussi l’agglomération rémoise, une partie de l’Aisne et de la Meuse et un morceau de la Belgique.

On peut imaginer que votre entreprise a mené des études sur l’intérêt de cette implantation.

Tout à fait. On a des méthodologies de calcul pour connaître l’intérêt d’une zone de chalandise par rapport à notre activité et Sedan est plus qu’intéressante ! Il y a un potentiel d’un million d’habitants concernés par l’implantation d’un casino dans cette commune. Pour l’instant, il n’y a pas de casino sur cette partie de la France. Ils sont plutôt en Belgique, où vont les Français justement.

Qu’est-ce qui vous a démarqué des autres candidatures, selon vous ?

Il y a eu six candidatures et nous avons été sélectionnés. 50 % de la note donnée par la ville était dédiée à l’architecture. On a travaillé avec un architecte du patrimoine pour reprendre l’historique architectural de Sedan, en se concentrant sur son histoire, les matériaux utilisés et ses bâtiments les plus emblématiques. L’objectif est que le casino s’intègre bien dans la commune, c’était un point d’attention très important pour la Ville. On a également consulté les prescriptions du PLU [Plan local d’urbanisme, NDLR] et des Bâtiments de France.

Maintenant que le conseil municipal a voté en faveur de votre dossier. C’est quoi la suite ?

Il faut maintenant qu’on signe le contrat avec la Ville puis on pourra déposer le permis de construire. Il y aura un an et demi de travaux, qui commenceront courant 2026. L’ouverture du casino est pour l’instant prévue pour décembre 2027.

À quoi ressemblera le casino ?

Ce sera plutôt un casino de grosse taille. Il comptera à l’ouverture 200 machines, 7 tables de jeu, une salle de spectacle, un restaurant ou encore un parking d’une centaine de places. On prévoit 400 000 entrées par an. Il est prévu de créer quelque 80 postes à temps plein. À part le directeur et quelques cadres, qui doivent venir du monde du casino, l’idée est de recruter des personnes qui habitent déjà sur place.

(source : lardennais.fr/Loris Trullard)