Jouer de l'argent sur le web est très tentant. Mais mieux vaut savoir comment faire si l'on ne veut pas y laisser plus que sa mise.
Baccara, black-jack, poker, roulette... Qui n'a pas été confronté à ces publicités intempestives pour des jeux d'argent en ligne, proposées par courrier électronique ou sur des sites internet ? Selon Christiansen Capital Advisors LLC, une société américaine d'études de marché, les 1 800 sites de jeux et de paris en lignes recensés dans le monde ont en tout cas réalisé un chiffre d'affaires de 7,46 milliards de dollars en 2004, reversement des gains déduit. Une progression de 36,7% par rapport à l'année précédente, alors que de telles activités sont pourtant interdites dans de nombreux pays, dont la France et la majeure partie des Etats-Unis. Mais les propriétaires de cybercasinos ne s'en soucient guère : ils contournent la législation en installant leur siège dans des paradis fiscaux situés aux Caraïbes, au Belize ou au Costa Rica et en transférant les mises de leurs clients (qui paient tous par carte bancaire internationale) sur des banques étrangères.
Des clients qui prennent donc un risque majeur, puisqu'ils n'ont aucune garantie sur l'équité du jeu, pas plus que sur le versement de leurs gains éventuels, ni sur l'utilisation faite de leurs coordonnées bancaires. Certains sites ne comportent en fait qu'une façade pour attirer les pigeons et les escroquer. Depuis avril dernier, les moteurs de recherche comme Google ou Yahoo ont d'ailleurs cessé de référencer les casinos en ligne aux Etats-Unis (référencement interdit depuis longtemps en France), à la suite des poursuites dont la justice américaine les menaçait.
PMU : quinze mille parieurs par jour
Ce qui n'empêche pas les cybercasinos de toucher un large public, sans limitation de frontière, et de représenter ainsi une concurrence dangereuse pour les casinos traditionnels. Le groupe Partouche, acteur majeur des casinos français, a tenté de réagir en créant son propre site (www.casino-partouche.com), mais le site et le fichier clients ont été détournés en 2002 par son exploitant bélizien, le propriétaire de www.casino770.com, en vue d'une utilisation frauduleuse.
On ne saurait donc trop recommander de ne se fier qu'aux sites légaux, gérés par des institutions connues. Donc à la Française des Jeux et au PMU pour la France, les deux seuls organismes autorisés à monopoliser le secteur «Jeux d'argent virtuels», et qui ont commencé à le faire avec des résultats encourageants. Quinze mille parieurs par jour et 142,5 millions d'euros de revenus pour le PMU en 2004 : soit 2% de son chiffre d'affaires global, et + 200% sur le dernier semestre après seulement un an d'existence. Cinquante mille joueurs par semaine et 29 millions d'euros de chiffre d'affaires pour la Française des Jeux la même année, avec une progression de 300% par rapport à l'exercice précédent. Un bon départ pour une activité qui n'est pas encore rentable, mais qui pourrait l'être avant 2007.
C'est sur ce genre de site qu'il faut tenter sa chance, si l'on ne veut pas tenter surtout le diable.
(source : lefigaro.fr/PASCAL GRANDMAISON)