Le marché des jeux en ligne est ouvert depuis le début du mois de juin. Presque un trimestre plus tard, le bilan n'est pas rose pour tout le monde...
Alors que la guerre publicitaire fait rage à la télévision, et que les opérateurs multiplient les tentatives de buzz sur Internet, plusieurs signes indiquent que l'enthousiasme s'estompe sur le marché des jeux en ligne. «La dynamique [du marché des paris sportifs, ndlr] est retombée après la Coupe du monde. Ce n'est pas le jackpot que certains attendaient. Les Français sont des joueurs modérés», explique ainsi le PDG de la Française des Jeux, Christophe Blanchard-Dignac, au Figaro. Même bilan pour Philippe Germond, PDG du PMU, qui parle d'une erreur collective des acteurs du marché et indique qu'il n'y a «pas eu de marche d'escalier avec la Coupe du monde».
Le revenu du marché du jeu online est désormais estimé à 650 millions d'euros par Nicolas Béraud, une estimation revue à la baisse. Le DG de Mangas Gaming [BetClic et EverestPoker] parle de 200 millions pour les paris hippiques et les paris sportifs et de 250 millions pour le poker. Un marché plutôt florissant mais qui appelle du changement. Si Nicolas Béraud dresse un bilan satisfaisant de ses 100 premiers jours d'activité sur le marché des jeux en ligne et estime que, d’ici fin d’octobre, un million de joueurs seront inscrits sur les sites Mangas Gaming, il n'hésite pas à demander au législateur de revoir sa copie. Il parle du taux de taxation par le gouvernement comme d'un «délire» et explique qu'il y a «distorsion de la concurrence» avec le PMU en ce qui concerne le secteur des paris hippiques. «Il faut finir le travail et autoriser les jeux de casinos, de grattage et les loteries en ligne. Aujourd’hui il est structurellement impossible de gagner de l’argent en France», termine-t-il.
Le marché noir résiste
Sur 51 demandes d’agrément, trente opérateurs ont reçu une licence de l’Arjel (Autorité de régulation des jeux en ligne). Il existe désormais 40 sites consacrés aux jeux en ligne payants (21 pour le poker, 12 pour les paris sportifs et 7 pour les paris hippiques). L’Arjel a déjà mis en demeure une cinquantaine de sites illégaux dont la plupart ont depuis arrêté leur activité mais, des spécialistes estiment que presque la moitié des sommes jouées le sont encore sur des sites non autorisés. Il est donc encore possible de passer entre les gouttes. Un état de fait qui ne peut faire plaisir aux opérateurs qui ont payé des frais d'entrée et se conforment à un cahier des charges très strict.
Le PMU annonce pourtant une croissance de 58% de ses ventes sur Internet entre le mois de juillet et la fin septembre. Avec une hausse de 32 % depuis janvier, il est clair que le marché des jeux en ligne est en pleine croissance. Son essoufflement fait peur et beaucoup de nouveaux entrants vont se retrouver en difficulté... ce qui devrait amener des rapprochements entre les opérateurs.
(source : 20minutes.fr/M.S.)