Loto-Québec présente dans son rapport annuel 2012 son intention d’implanter des tables de jeu électroniques dans tous les casinos du Québec.
La Société des casinos du Québec (SCQ) a déjà commencé à introduire ces tables à travers le Québec, notamment au casino de Montréal. Des jeux de keno et de roulette sont actuellement offerts en version électronique. La SCQ souhaite également implanter les jeux de Ultimate Texas Hold’em et de Blackjack Switch.
Pour l’instant, ces tables ne sont pas disponibles au Casino du Lac-Leamy. Une source à l’interne nous révèle qu’une date d’entrée avait été annoncée aux employés pour des tables de roulette, mais que la direction s’est ravisée à la dernière minute. La pression du syndicat ne serait pas étrangère à ce revirement de situation. Cette source soupçonne les dirigeants du casino d’attendre l’échéance de la présente convention collective des croupiers pour implanter la nouveauté.
Catherine Schellenberg, responsable des communications au Casino du Lac-Leamy, s’est contentée de dire qu’il y avait eu des discussions à ce sujet, mais que le projet est sur la glace, pour l’instant.
Projet important pour la SCQ
Loto-Québec mise beaucoup sur cette nouvelle offre de jeux pour attirer la clientèle dans ses casinos. Dans le rapport annuel, la société d’État décrit ces jeux comme étant «avant-gardistes et conviviaux». Elle ajoute que «l’intégration graduelle renouvellera l’expérience de la clientèle.»
L’intégration de cette offre de jeu entrerait donc dans la vision de Loto-Québec établie dans son plan stratégique 2010-2013. Dans ce document, l’organisme gouvernemental affirme que sa contribution économique repose grandement «sur le maintien de l’attrait du produit.» Elle considère également qu’elle doit «intensifier ses efforts en matière d’ingéniosité» et «expérimenter de nouveaux jeux mieux adaptés aux goûts de la clientèle de demain.»
Toujours afin de maximiser son apport à l’économie de la province, Loto-Québec inscrit dans son plan stratégique 2010-2013 vouloir augmenter «l’efficacité des activités.»
Le syndicat des croupiers réplique
L’implantation des tables de jeu électroniques déplaît aux croupiers. Francis Cantin du Syndicat des croupiers du Casino du Lac-Leamy (SCFP) croit que leur installation pourrait mener à des pertes d’emploi. «Une table électronique peut accueillir jusqu’à quatorze joueurs alors qu’une table normale peut en avoir sept. C’est comme si on avait deux tables pour un croupier.»
La SCQ fait également appel à de nouveaux types d’employés pour animer ces tables. Le SCFP critique cette façon de faire. «Ils ont négocié des conditions de travail différentes des nôtres, inférieures au niveau du salaire et du temps de pause.»
Pour contrer cette mesure, les différents syndicats de croupiers à travers le Québec ont formulé une plainte à la commission des relations de travail. Ils souhaitent obliger les casinos à traiter les animateurs des nouvelles tables de jeu électroniques selon la convention collective négociée avec les croupiers.
Ces derniers espèrent que les casinos opteront pour des modèles avec de vraies cartes pour le blackjack et le poker. «En ce moment, on est un peu dans le néant. Selon moi, il ne faut pas piquer l’ours avant qu’il nous attaque. On espère qu’ils vont prendre une décision qui va aller dans le bon sens», relate M. Cantin.
De Mont-Tremblant à Gatineau
Le Casino du Lac-Leamy accueillera sous peu une partie des employés récemment mis à pied par la maison de jeu de Mont-Tremblant. Au total, 35 personnes de Mont-Tremblant ont écopé en raison du creux hivernal appréhendé, comme c’est le cas chaque année. Ces employés touchés œuvrent dans plusieurs domaines, que ce soit dans les restaurants, à la sécurité ou du côté administratif.
Ils ont reçu des offres de la part de la Société des casinos du Québec (SCQ) pour occuper leurs fonctions de façon temporaire ailleurs, notamment au Casino du Lac-Lemay et de Montréal.
«Notre but, c’est de les garder dans la grande famille de Loto-Québec», explique Catherine Schellenberg, responsable des communications au casino du Lac Leamy.
Ces personnes auront également l’occasion de postuler pour les postes affichés à l’interne, ajoute-t-elle. «Selon les postes affichés ici, ils pourront essayer de se trouver une place pour ne plus se retrouver à travailler dans un modèle saisonnier. S’ils le souhaitent, on va même les encourager à le faire.»
Les employés licenciés au Casino de Mont-Tremblant feront connaître leurs intentions dans les prochains jours. D’ici là, impossible de chiffrer le nombre de personnes qui se retrouveront à Gatineau. Certains pourraient quitter Loto-Québec, d'autres se retrouver dans une autre ville. «On accueillera un maximum de 35 personnes, ici au Lac Leamy», explique Mme Schellenberg.
Elle croit qu’aucune option ne sera mise de côté. Si des gens se retrouvent en Outaouais pour l’hiver, ils pourraient y demeurer par la suite et effectuer du travail à distance pour le casino de Mont-Tremblant lorsque l’achalandage reprendra.
Les profits stagnent au Lac-Leamy
Le Casino du Lac-Leamy a connu un premier trimestre en continuité par rapport aux profits engrangés l’an dernier lors de la même période.
Les bénéfices générés en 2011 lors du premier trimestre se chiffraient à 61 145 000$. Pour la même période en 2012, le montant s’élève à 61 131 000$. Il s’agit donc d’une légère baisse située tout juste sous la barre du 1%.
Les bénéfices nets du Casino sont donc en voie de stagnation pour l’année en cours. La maison de jeu avait connu une hausse de son chiffre d’affaires en 2011-2012 situé à 1,9%. Ils avaient alors vu leurs profits augmenter de 4,7 millions $.
Le frein mis à la hausse s’explique selon Catherine Schellenberg, responsable des communications au Casino du Lac-Leamy. «On a atteint notre rythme de croisière. Ce n’est pas comme les premières années du Casino où les profits étaient bien au-delà de nos attentes. On peut mieux prévoir ce qui s’en vient, et si les chiffres sont en dessous de nos attentes on ajuste le tir.»
Dans l’étude de ces données, il faut également tenir en compte que le premier trimestre de 2012 comportait deux jours de moins que celui de 2011, précise Mme Schellenberg. «Les revenus sont plus ou moins les mêmes. Je pense donc que ça démontre la gestion efficace de nos bénéfices et de nos dépenses.»
(source : journallarevue.com/Julien Paquette)