Holland Casino annonce 120 suppressions de postes.
Rien ne va plus pour l'exploitant de maisons de jeux néerlandais Holland Casino. En situation de monopole aux Pays-Bas sur le secteur des jeux de hasard - aussi bien pour les jeux en ligne que pour l'exploitation de casinos -, l'entreprise, détenue à 100 % par l'Etat, est confrontée à une dégradation persistante et inquiétante de sa situation financière. Les annonces concomitantes hier d'un nouveau plan social portant sur 120 suppressions d'emplois et d'une mainmise des banques sur la trésorerie du groupe, confirment le malaise.
Conjoncture adverse
Crise économique, interdiction de fumer, concurrence des sites de jeux sur Internet, cette conjoncture adverse - responsable d'une perte nette de 650.000 euros dans les comptes 2012 de Holland Casino - s'est déjà traduite l'année dernière par 400 licenciements sur un effectif total de 3.000 salariés. Face à ce constat d'échec, le directeur général du groupe avait démissionné de son poste en juin.
Pour sortir de l'ornière, le groupe avait obtenu courant 2012 un ballon d'oxygène de la part d'un consortium bancaire (ABN AMRO, Deutsche Bank et ING) qui lui avait consenti une ligne de crédits de quelque 150 millions d'euros. Seulement, aucun retour à meilleure fortune ne s'est produit.
S'élevant à 46 millions d'euros fin 2012, l'endettement culmine aujourd'hui à 60 millions et pourrait dépasser les 100 millions à court terme. L'Etat, qui a déjà fait part de ses projets de céder à terme Holland Casino, n'a aucune intention d'injecter un seul centime pour remettre le groupe à flot qui, en l'état, est soumis au bon-vouloir de ses trois banques.
A l'instar du français Groupe Partouche sous le coup d'une procédure de sauvegarde auprès du tribunal de commerce de paris (« Les Echos » du 1er octobre), les difficultés de Holland Casino sont symptomatiques d'un secteur déserté par les clients.
(source : lesechos.fr/Didier Burg)