Démarrée dans le Cantal et dans le Puy-de-Dôme, l’activité de la famille Arévian dans le monde des casinos est en plein développement.
Le casino n'est pas qu'un jeu, c'est aussi un métier. Celui de la famille Arévian qui a découvert cet univers en 1997 en ouvrant le casino de Chaudes-Aigues puis en reprenant, trois ans plus tard, la concession de celui de Vic-sur-Cère. Aujourd'hui, le groupe familial Arev Finance est présent dans les Alpes, le grand Sud-Ouest et même en Bretagne, mais reste attaché à ses racines avec un savoir-faire dans les établissements de moyenne taille. « On a une vraie spécificité en terme de gestion », explique Antoine Arévian.
Outre votre implantation dans des zones de population à densité moyenne, votre caractéristique est de développer des activités comme la restauration et l'animation autour du casino. Pourquoi cette stratégie ?
Au début des années 2000, notre axe de développement était les trois activités casino, restauration, hôtellerie. Aujourd'hui, on se recentre sur la restauration, les jeux et l'animation. Car l'hôtellerie implique une complémentarité horaire importante dans nos établissements ouverts 7 jours sur 7 et 365 jours par an. Si on veut garder notre gestion familiale, une proximité avec le client, il faut une présence importante. Nos casinos sont ouverts, pour la plupart, de 11 heures à 2 heures. L'hôtellerie impose une amplitude encore plus grosse.
L'animation est devenue un vecteur important pour faire venir les gens au casino. Vous faites notamment le choix de proposer des thés dansants. Est-ce toujours porteur ?
C'est l'animation qui attire le plus de monde ! Régulièrement, à Vic, on fait plus de 200 entrées pour un thé dansant. Mais il faut avoir la salle idéale. Par exemple, ce n'est pas le cas à La Bourboule. Là-bas, on propose des karaokés et des concerts qui marchent très bien. Coupler ces deux styles d'animation est intéressant car on attire alors une clientèle jeune et une plus âgée. Et plus il y a de monde pour la partie animation, plus il y a de fréquentation sur les jeux.
D'où l'intérêt d'avoir des espaces prévus pour l'animation… La façon d'agencer nos établissements a évolué. Avant, on avait des activités animations, restaurations, jeux très cloisonnées. Aujourd'hui, on doit proposer des lieux de vie, décloisonner les casinos et leur partie jeu. Les bowlings et les cinémas ont connu la même évolution. Il faut un environnement adapté, plus ouvert, de la transparence entre les espaces jeu et hors jeu.
Notre clientèle attend qu'on renouvelle régulièrement les machines à sous mais également son environnement. Ce qui implique d'avoir des locaux pensés pour ça et qui soient facilement aménageables pour des rénovations régulières, pour des nouveautés. À Alvignac, on a créé une terrasse fumeur avec machine à sous. Ça a fait revenir de la clientèle et on veut dupliquer cette idée sur nos autres sites.
Vous souhaitez changer votre offre en terme de restauration, pourquoi ?
On va rénover des espaces et proposer une restauration de type grill-pizzeria. On va ainsi assurer un service sur un créneau horaire plus large que la cuisine traditionnelle et surtout servir le plus tard possible. On souhaite mettre au menu des choses simples mais de qualité, avec des tarifs serrés. Avec la possibilité de proposer pizzeria et desserts en dehors des créneaux habituels de repas, puisque notre personnel est présent de 11 heures à 2 heures.
Les casinos et leur restauration ont l'image d'être chers et guindés. Il faut changer cette image.
On met en place ce concept à Casteljaloux, à Alvignac et, courant 2014, à Vic. Après, on fera un bilan.
Est-ce que les casinos subissent la crise ou voient-ils un afflux de personnes tentées par les jeux ?
Notre secteur a surtout connu un tassement de l'activité en 2008-2009 mais parce que nous avons été touchés parallèlement par la mise en place du contrôle aux entrées et l'interdiction de fumer dans nos locaux. La profession a alors enregistré une baisse du chiffre d'affaires de l'ordre de 20 %.
Actuellement, le pouvoir d'achat de notre clientèle n'augmente pas, alors les gens ne vont pas jouer plus.
Et cette idée d'une population qui se réfugie dans le jeu en temps de crise, ça ne se reflète pas dans l'activité d'un casino. Il faut prendre sa voiture, il y a un certain éloignement. Ce n'est pas comme gratter un ticket de la Française des jeux qu'on achète au buraliste ou au PMU en face de chez soi.
(source : lamontagne.fr/Gilles Lalloz)