Monsieur    le  Président   de  la  République,
Nous    vous    adressons   ce  courrier    afin    de  vous    faire   part    de  la  situation   dramatique  dans    laquelle    se  
trouvent     les     casinos     français,   du  fait    des    fermetures   administratives     prononcées par  l’exécutif. En 
effet,   le  calendrier  de  réouverture,    tel     qu’il   est     arrêté  pour    nos     activités,  le  rend    purement   
hypothétique     voire   impossible.     Dans    les     faits,  seules  quelques    activités   doivent     assumer     les    
conséquences     directes    de  la  remontée    des     chiffres    de  la  pandémie,   alors   qu’elles    n’ont   pourtant   
aucune  responsabilité  sur l’évolution du  taux    d’incidence.
Nous    pouvons constater   qu’une  telle   situation   génère des  licenciements   d’aubaine (limités  à   un  seul    
groupe),    qui n’ont   pu  voir    le  jour    qu’en   s’appuyant  sur les décisions,  de  plus    en  plus    contestées  du  
Ministère    de  la  santé.  Nous    sommes  aujourd’hui     pénalisés par   des     « sentences » de    fermeture  
prolongée,  ne  reposant    sur aucun   élément factuel,    ni étayées de   manière scientifique.
Les « vérités » d’un    Ministère   ayant   tour    à   tour    déclaré que le  masque  n’était d’aucune    utilité,    ou  que 
les tests   PCR n’étaient   pas nécessaires,    peuvent-elle    encore  trouver un  quelconque  crédit  à   vos yeux ?  
La  lenteur du  processus   de  vaccination,    que vous    avez    d’ailleurs  dénoncée,   est un  élément de  plus,
entachant    la  crédibilité     de  la  politique   gouvernementale.    Que     la  France  soit    sur     un  rythme  de 
vaccination identique   à   celui   du  Costa   Rica,   n’est   assurément  pas digne   de  l’idée  de  grandeur    que vous    
vous    faites de   la  Nation  et  que vous    défendez    au  quotidien.
Aujourd’hui,     de  nombreuses  voix    s’élèvent   pour    dénoncer    cette   mauvaise    gestion     de  la  crise
sanitaire.  Mais    de  la  colère  exprimée    au  contentieux,    la  frontière   est désormais   ténue. 
-  Comment   nous, salariés  des casinos et  clubs   de  jeux,   ne  pas considérer  être    les victimes    des 
atermoiements   du  gouvernement ?  
-  Comment    nos     entreprises     pourraient  penser  ne  pas     être    les     sacrifiées  de  cette   gestion     de 
crise ?
Les multiples   conséquences    humaines    et  économiques de  la  mauvaise    gestion de  la  pandémie    posent  
assurément  la  question    de  la  responsabilité  de  l’Etat  envers  les victimes    que sont    les salariés    licenciés   
à    cause   des     fermetures  administratives à   répétition,     ou  les     entreprises     qui     se  retrouveraient  en 
cessation   de  paiement.   Ces situations  ne  seraient    pas survenues,  en  cas d’autorisation  d’ouverture,    
telles  qu’ont  pu  en  bénéficier, le  petit   commerce    ou  d’autres    activités   réputées    non essentielles. Ce    
désastre social n’était donc    pas irrémédiable et il  aurait  clairement  pu  être    évité.  D’ailleurs, le  Premier 
Ministre    et  le  Ministre    de  la  santé   ne  peuvent éluder  cette   réalité,    tant    nous    les avons   alertés sur le  
sujet   et  informés    de l’évolution  négative    dans    notre champ professionnel.  
De  manière constante,  le  droit   administratif   relève  que plus    l’Etat  dispose de  pouvoirs    importants  plus    
il   engage  sa  responsabilité  y   compris     en  relation    avec    les     lois    d’exceptions    liées   à   l’état  d’urgence  
sanitaire. Nous ne  rentrerons  pas dans    les détails de  procédure   afin    de  ne  pas alourdir    notre   propos.
Nous    pourrions   citer   quelques    éléments mettant    en  avant   la  latence de  certaines   prises  de  décision :
- Dès   le  mois    de  Février,    alors   que l’épidémie  progressait dans    certains    pays, le    gouvernement    
n’a pas fermé   les frontières, et  n’a pas jugé    utile   de  tester  les personnes   en  provenance  de  
l’étranger.  Cette   absence     de  mesures     a   donc    contribué   à   l’importation   du  virus   et  à  
l’aggravation   de  la  situation   sanitaire   sur le  territoire  national
- Le    port    du  masque  n’a pas été encouragé   par le  gouvernement    alors   qu’il   s’agit  d’un    dispositif  
réputé  efficace    par les autorités   sanitaires  mondiales.  D’ailleurs, le  17  Avril   le  gouvernement    a   
clairement  indiqué que le  port    du  masque  se  révélait    en  violation   avec    les droits  de  l’Homme.    
Aucune  mesure  rapide  pour    palier  à   la  pénurie n’a été prise   contribuant ainsi   à   la  propagation 
du  virus
- L’absence de renouvellement des   stocks  stratégiques    est également   une question    prégnante   
tant    au  niveau  des masques que des respirateurs.
- Dés   le  mois    de  Février,    la  pandémie    était   connue  pourtant,   la  nécessité   d’identification    des 
personnes   contaminée  et  leur    mise    en  quarantaine n’a jamais  été une priorité.   Le  30  avril,  le  
Ministre    de  la  santé   déclarait   que « le    nombre  de  malades aurait  été identique   même    si  tous    
les cas contagieux  avaient été identifiés  en  février… »
Mais    au  delà    de  ces éléments    de  contexte,   les inégalités devant   les charges publiques se    révèlent    
particulièrement    criantes. La    Déclaration des droits  de  l’homme et  du  citoyen de  1789,   prévoit une
contribution    égale   de  tous aux charges    publiques,  proportionnée   à leurs revenus.    
Dans    le  contexte    actuel, la  fermeture   des casinos et  clubs   de  jeux    pourrait    justifier   leur    indemnisation   
pour    rupture d’égalité   devant  les charges publiques. Ces  activités   restent fermées malgré  la  levée   du  
confinement et  pourraient  ne  pas rouvrir pendant de  longs   mois    alors   qu’elles    présentent  pourtant    un  
faible   risque  de  contamination,  le  port    du  masque  y   étant   obligatoire     et  permanent. D’ailleurs,  le 
Conseil d’Etat  ne  manquait    pas de  souligner   l’exemplarité   de  nos protocoles  sanitaires, allant  bien    au  
delà    des exigences   gouvernementales.
Cette    situation   revient dans    les     faits, à    laisser     supporter   à   quelques    entreprises     la  charge  des    
décisions    de  lutte   contre  la  propagation     du  virus,  en  leur    faisant     assumer     une     charge 
particulièrement    élevée. Si  la  politique   de  santé   publique    peut    entrainer   une fermeture   prolongée,  il  
n’en    demeure pas moins   que le  principe    d’égalité   devant  les charges publiques   exclut  qu’une  minorité    
supporte à  elle    seule, une  charge  importante  dans    l’intérêt   général. Une    décision, certes    légale  ne  
peut    générer d’effet illégaux, sans  s’assurer   de  la  compensation du préjudice. C’est    en  ce  sens    que se  
pose    le  principe    de  réparation  intégrale, tant des entreprises fermées,    que des salariés    qui seraient    
licenciés.
Nous    restons néanmoins   convaincus  que la  réouverture rapide  et  sécurisée   de  nos entreprises est la  
solution    la  plus    efficace    afin    de  redresser   la  situation   des casinos et  clubs   de  jeux. Si    toutefois,  elle    ne  
pouvait être    prononcée,  nous    vous    demanderions alors  la  mise    en  place   immédiate du principe   de  
réparation  intégrale, tout en  interdisant les licenciements dans  les entreprises qui en  bénéficieraient.
Il   est     temps   que     le  gouvernement    prenne  la  pleine  mesure  de  ses     décisions,  et  en  assume  les    
conséquences.
Les personnels  de  casinos et  clubs   de  jeux    sont    dans    un  état    psychologique   déplorable, en  relation    à   
l’incertitude   permanente  pesant  sur la  pérennité   de  leurs   emplois.
Monsieur    le  Président,  nous    en  appelons donc   à   votre   arbitrage dans  le  cadre d’une situation   qui n’a 
que trop    duré    et  qui pourrait    très    rapidement  ouvrir  des contentieux.
Vos différentes allocutions ne  laissent    planer  aucun   doute   sur le  volontarisme    que vous    désirez mettre  
en   oeuvre  dans    le  cadre   de  lutte   contre  le  Covid-19.   Il  faudrait    maintenant  que     les     membres     du 
gouvernement passent    à   l’acte, sans    donner  le  sentiment   de  sempiternellement   rechigner   à   leur    mise    
en  application.
Chaque  citoyen,    chaque  salarié,    chaque  entreprise  a   contribué   à   cette   cause   nationale et    continuera  à   
le  faire.  Il  ne  faudrait    cependant   pas que certains    d’entre eux restent sur le  bord    du  chemin  ou  ne  
paient  un  prix    disproportionné,    allant  bien    au  delà    de  leurs   capacités   propres. Ce point   de  rupture 
est aujourd’hui atteint.
Nous    vous    demandons   donc    d’être  le  garant  du  principe    d’égalité   devant  les charges publiques   pour    
les casinos et  clubs   de  jeux,   incompatible    avec    le  maintien    sous    régime  de  fermeture.
En  l’attente   de  votre   réponse,    veuillez    agréer, Monsieur    le  Président   de  la  République, l’expression    de  
ma  haute   considération.
(communiqué : Courrier CF/JCT/SG–001/2021 )