Ouvert en janvier 2016 au centre-ville, l’établissement de jeux célèbre son anniversaire durant le week-end. L’occasion de faire le point sur son activité qui a beaucoup souffert de la crise sanitaire.
Propos recueillis par M. G pour Varmatin
"Le chiffre 7, ce n’est pas neutre pour un casino", sourit le directeur de l’établissement Dylan Peyras. Sept ans, c’est en effet le nombre d’années depuis lequel le groupe Joa a ouvert son grand casino au parc de la Navale. Sans oublier qu’auparavant, l’activité des jeux avait fonctionné durant trois ans dans une salle provisoire de l’ancien Grand Hôtel des Sablettes. Depuis, l’activité a bien évolué et le groupe Joa a dû faire face aux difficultés liées à la période Covid. Lesquelles ont encore pesé sur l’année écoulée. Explications avec le directeur.
Comment s’est déroulée l’année 2022?
Elle a été un peu particulière puisqu’il a fallu composer avec le pass sanitaire qui est resté en vigueur jusqu’à la mi-mars. Le premier trimestre a donc été compliqué, avec une baisse des entrées de 30% à 35% comparée à 2019 (année de référence puisque nous avions subi sept mois de fermeture en 2020 et deux mois en 2021 à cause de la pandémie). Cela s’est bien sûr ressenti sur l’activité restauration et sur celle des jeux, d’autant que nous avions réduit le nombre de machines de 175 à 150 afin de respecter la distanciation d’un mètre entre chaque joueur. Quant aux jeux traditionnels, le nombre de joueurs était passé de sept à quatre par table. On est resté dans cette configuration jusqu’à la mi-mars.
Et une fois le pass sanitaire levé?
On a retrouvé le rythme de 2019, ainsi qu’une bonne saisonnalité; la fréquentation ayant été bonne durant l’été avec les locaux et les touristes. Ainsi durant les mois de juin, juillet et août, l’activité nocturne a augmenté de 10%. Puis de septembre à décembre, nous sommes restés sur le rythme d’avant Covid. L’activité du bar est bien repartie, dynamisée par les animations que nous avons multipliées (soirée clubbing une fois par mois, soirées karaoké live, soirées blind test, et de nombreuses soirées matches au bar des sports, qui a connu une très belle fin d’année avec la Coupe du monde). Côté restauration, l’activité a aussi bien redémarré, même si on n’a pas encore rouvert le restaurant La Cave, mais ce sera pour le printemps prochain.
Des évolutions du côté des jeux?
On investit 250.000 euros sur le premier trimestre 2023 pour renouveler le parc de machines et apporter de la nouveauté aux clients. Concernant l’espace jeux traditionnels et roulette, il attire depuis la crise sanitaire une clientèle plus jeune (18-25 ans) car, comme les discothèques sont restées fermées très longtemps, beaucoup ont réorienté leurs sorties et sont venus chez nous, intéressés par les prix attractifs des cocktails et l’envie de prendre du plaisir. Ils passent donc des soirées complètes: l’apéro au bar, puis le dîner au restaurant avant de passer du temps aux jeux.
D’autres évolutions en 2023?
On veut redynamiser l’offre culturelle, qui fait partie de l’ADN du groupe Joa. Mais l’exploitation de notre salle de spectacles, où nous proposions une quinzaine d’événements par an, a été très impactée par la crise sanitaire. Les séances de cinéma, organisées avec la Ville et Ciné 83, n’ont pas atteint leur objectif. On essaie donc de relancer l’activité dans la grande salle, avec l’accueil d’expos et de conférences, ainsi que des soirées années 80 et 90 (la prochaine aura lieu en février) qui fonctionnent bien. On a aussi organisé un dîner spectacle pour le réveillon du Nouvel An, qui a bien marché.
Qu’est-il prévu pour fêter l’anniversaire du casino?
Des animations ont été programmées hier et aujourd’hui. On propose un instant ludique à l’arrivée des clients, sur le thème de la fête foraine, qui permettent de gagner des lots, des cocktails, des repas et des tickets pour les jeux. Et nous organisions ce samedi une soirée réservée à 400 clients fidèles.
Que faire face à l'envolée des coûts de l'énergie?
"En raison de la hausse du coût de l’énergie, souligne le directeur de Joa La Seyne, notre facture va doubler, passant de 250.000 euros en 2022 à 540.000 en 2023. Face à une telle hausse, on a fait réaliser un audit énergétique et créé un comité de suivi en interne pour voir les pistes d’économies potentielles. Il faut savoir que 50% de notre consommation est liée à la climatisation car les machines développent 350 watts chacune, ce qui nous amène à devoir refroidir l’espace pour maintenir toute l’année une température constante. À l’inverse, on doit chauffer le restaurant et la salle de spectacles. En revanche, on ne chauffe plus les patios dédiés aux fumeurs, et on a coupé l’eau chaude dans les sanitaires. On a aussi formé les salariés aux écogestes, pour qu’ils se comportent sur leur lieu de travail comme à la maison, en éteignant les lumières, les ordinateurs et autres équipements qui ne sont pas utilisés. On a également installé des prises programmables pour une extinction automatique des appareils la nuit, on a ensuite supprimé toutes les imprimantes au profit d’une seule (centrale) et on limite les coûts de papeterie. Tout cela nous amène à nous poser des questions que l’on ne se posait pas avant. Parallèlement, conclut Dylan Peyras, il nous faut être plus attractifs encore, en jouant avec les outils marketing pour augmenter le chiffre d’affaires. C’est compliqué d’absorber la totalité du choc énergétique, mais cela fait partie de la vie d’une entreprise..."
La dimension écolo
Dans le cadre de son plan consacré à la "responsabilité sociétale des entreprises", le casino s’implique, à son niveau, face aux enjeux du développement durable. "On essaie d’être vertueux, explique le directeur. Par exemple, on gère nos biodéchets depuis huit mois avec l’association Les Alchimistes: on trie et on récupère le contenu des assiettes du restaurant après les repas, ainsi que le marc de café au bar. Tout cela part dans des composteurs géants pour être recyclés sur des terres agricoles du Var. On recycle aussi notre huile de friture. Sans oublier qu’on récolte 50kg de miel par an grâce aux ruches installées sur le toit".
Un effet "covid" sur les équipes
« Depuis plusieurs années, indique Dylan Peyras, l’effectif du casino est stable, avec quatre-vingt-dix salariés environ, tous en CDI. Mais durant les mois de fermeture liée à la pandémie, une dizaine de personnes a souhaité se réorienter en suivant des formations, et sept sont finalement parties travailler dans d’autres secteurs d’activité, préférant se tourner vers une stabilité professionnelle différente, sachant que le travail de nuit n’est pas la panacée pour tout le monde.
Ces départs ont impacté l’activité restauration en particulier, mais tout le monde a été remplacé. Du reste, rappelle le directeur, comme dans tous les établissements du groupe Joa, aucun plan de licenciement n’a été déclenché durant les périodes de fermeture. »
(source : varmatin.com/M. G)