Les élus ont validé le choix du délégataire pour l'exploitation du casino : Barrière. Le nouveau contrat intègre l'obligation de réaliser des travaux pour l'ancien théâtre.
Le groupe Barrière était l’exploitant du casino de Trouville-sur-Mer (Calvados) depuis 1992, il le restera encore pendant 15 ans, à compter du 1er novembre 2023.
Nous sommes très satisfaits : Barrière est un acteur économique local très important qui nous soutient dans beaucoup de domaines et nous sommes ravis de pouvoir continuer à travailler dans des conditions aussi favorables.
Sylvie de Gaetano, maire de Trouville-sur-Mer
Après plusieurs mois de travail et de négociation, le choix de confier le contrat de concession à Barrière réalisé par la commission de délégation de service public (DSP) a été annoncé en conseil municipal, où ce point était le seul à l’ordre du jour. « C’est un dossier primordial pour la Ville », insiste la maire.
Cette DSP est la plus importante pour la Ville car elle nous rapporte des revenus très importants et elle fait partie de l’attractivité de la commune.
Sylvie de Gaetano
Un cahier des charges différent
Ce dossier étant « très technique », la Mairie s’est fait accompagner par un cabinet spécialisé dans la négociation des DSP. Comme elle l’avait expliqué en conseil en décembre 2022, Sylvie de Gaetano a de nouveau dressé le portrait du cahier des charges rédigé.
Nous avons notamment sorti le Salon des Gouverneurs du périmètre de cette DSP. Nous avons eu des propositions conjointes pour l’exploitation de cette salle, notamment des Cures marines. On souhaitait donner accès à tous les potentiels acteurs économiques de cette Ville.
Sylvie de Gaetano
Autre changement annoncé dès le départ par l’édile : la durée du contrat, dépendant des travaux réalisés dans l’ancien théâtre à l’italienne. « Depuis très longtemps, les Trouvillais sont attachés à leur théâtre qui, dans ce bâtiment du casino, a subi quelques transformations avec l’arrivée des Cures marines : la scène avait notamment été murée, et depuis les travaux effectués, il servait surtout d’entrepôt », regrette la maire.
Ainsi, pour redonner vie à ce lieu, la Mairie a pris la décision de proposer deux options dans le cahier des charges : soit un contrat de concession de 12 ans « classique » ; soit un contrat de 15 ans intégrant la restauration intégrale du théâtre italienne.
Des investissements annoncés
« Quatre dossiers ont été retirés par des casinotiers, et un seul candidat a répondu au cahier des charges : le groupe Barrière », annonce Sylvie de Gaetano, avant de détailler les projets du groupe qui ont séduit la commission de délégation de service public. « Nous avons étudié leur réponse : il s’avère qu’elle répond parfaitement aux attentes de la Ville », insiste-t-elle.
Ainsi, concernant d’abord « la qualité du projet de l’établissement », l’édile évoque notamment l’objectif de Barrière de développer l’offre de jeux « en augmentant le nombre de machines à sous et en renouvelant les tables de jeu », mais aussi d’améliorer l’offre de restauration « en intégrant beaucoup de filières courtes » ou « en développant l’offre de restauration rapide » et enfin d’étoffer l’offre d’animations. « Le groupe prévoit également l’embauche de 36 personnes en CDI et de 3 saisonniers ».
Par ailleurs, Sylvie de Gaetano s’est dite séduite par les projets annoncés en termes d’aménagement et d’investissement. « Le groupe souhaite investir 8 millions sur le casino qui va être refait entièrement, sans ne jamais être fermé ».
Avec l’option des 15 ans choisie pour Barrière, la restauration du théâtre fait aussi partie du contrat avec « 4 millions d’investissements » promis par le Groupe pour refaire cet espace. « Avec l’option des 15 ans, sur la durée, ce sont environ 21,6 millions d’investissements qui vont être faits », chiffre l’élue.
Des inquiétudes sur les travaux du théâtre
Conseillère de l’opposition, Stéphanie Fresnais a validé ce choix, mais émis quelques réserves. « On est d’accord que Barrière est un acteur économique majeur, mais cela fait quelques années qu’ils sont à Trouville et ils ont traîné des pieds pour faire des travaux dans ce beau bâtiment », indique-t-elle avant d’ajouter : « Il faut bien expliquer aux Trouvillais que si on vote pour le choix des 15 ans, les travaux du théâtre n’intègrent pas la réalisation d’aménagements pour l’exploitation d’un théâtre ». Sur ce point, Sylvie de Gaetano confirme : « Malheureusement, ça n’est plus possible de faire un théâtre dans cette salle car la scène n’existe plus, elle a été obstruée par un mur. Cela pourra être une salle de spectacle, de réception ou de projection, mais ça ne pourra plus jamais être un théâtre comme on l’entend et les Trouvillais le savent bien ». La conseillère d’opposition a également exprimé quelques inquiétudes concernant les 4 millions d’euros promis par Barrière pour effectuer les travaux de restauration de ce théâtre. « On ne connait pas l’état du lieu, ni le détail des travaux à mener : est-ce que 4 millions vont suffire à restaurer ce patrimoine alors que la Direction régionale des Affaires culturelles (DRAC) n’a pas ouvert ce dossier », s’interroge-t-elle. L’édile lui répond : « À ce stade, c’est un montant estimatif qui nous a paru plutôt raisonnable. Si le montant est supérieur, on verra en temps voulu, mais leur engagement c’est vraiment de restaurer. Sachant que Barrière va partager le Salon des Gouverneurs avec les Cures marines, le groupe va avoir besoin aussi d’une salle ».
Des recettes en hausse
Enfin, Sylvie de Gaetano a terminé son argumentaire en mettant en avant la « qualité financière de l’offre ». Elle explique : « Le Groupe Barrière, dès sa première réponse, a tout de suite appliqué le taux le plus élevé légalement possible : 15 % du produit brut des jeux. C’est-à-dire que dès le premier euro, Barrière versera à la Ville 15 % de son produit brut des jeux, ce qui va donc au-delà de ce que nous avions prévu dans notre cahier des charges ».
À cela s’ajoute notamment la redevance d’occupation du domaine public qui sera sur 15 ans de 268 000 € par an.
Autant d’arguments qui ont séduit la Ville et l’ont convaincue de poursuivre l’aventure avec Barrière.
(source : actu.fr/Marie-Madeleine Remoleur)