Il n’y en aura qu’un en 2025, et c’est aujourd’hui, promettant un pic d’affluence dans les bureaux de tabac et les casinos, ainsi qu’une hausse des chiffres d’affaires. Petite revue des gagnants du jour.
« C’est plus ce que c’était ! Il y a quelques années encore, les clients faisaient la queue jusqu’à dehors », se souvient la patronne du tabac-presse Le Marigny, à Colmar. La pandémie de Covid, la crise du pouvoir d’achat et la concurrence des sites internet semblent avoir tué l’engouement pour les vendredis 13, mais « ça reste des jours importants », nuance Marie-Thérèse Weiss, et même des « jours de fête » : « Tout le monde croit en sa chance ce jour-là ! »
Une fréquentation en hausse de 30 %
Pour les jeux de tirage, la hausse de la fréquentation commence les jours précédents et atteint évidemment un pic le vendredi, « environ 30 % de plus qu’un jour normal », estime Thierry Moreno, à Molsheim, président de la confédération des buralistes du Bas-Rhin. « Même ceux qui ne jouent pas d’habitude s’y essaient ce jour-là », souligne, à Meyenheim, son homologue haut-rhinois, Régis Kindbeiter.
Alors que la part des jeux d’argent approche « tout doucement » des 50 % dans le chiffre d’affaires global des buralistes (avec des nuances selon l’implantation géographique et la diversification des activités de chaque enseigne), elle dépasse le tabac lorsqu’arrive un vendredi 13. « Ce jour-là, on travaille principalement pour la Française des Jeux » (FDJ), résume Marie-Thérèse Weiss.
Il n’y aura qu’un vendredi 13 cette année, contre deux en 2024 (septembre et décembre) et trois en 2026 (février, mars, novembre), mais le hasard a bien fait les choses, puisqu’au Super Loto spécialement proposé par l’opérateur historique ce vendredi – avec, au « minimum », 13 millions d’euros à gagner - s’ajoute un EuroMillions à 250 millions d’euros - la cagnotte maximale, puisque personne n’a gagné lors des derniers tirages.
De quoi attirer encore plus, au-delà du périmètre des habitués. « Dans la conjoncture actuelle, beaucoup de gens rêvent de changer de vie, et la FDJ fait tout pour entretenir le mythe. La campagne publicitaire déployée sur tous les médias bénéficie à tous nos points de vente », reconnaît Régis Kindbeiter. Les jeux de grattage profitent eux aussi du flux de clients.
« Comme une célébration »
Dans les trois casinos alsaciens (à Blotzheim, Ribeauvillé et Niederbronn-les-Bains, tous propriété du groupe Barrière), ce vendredi promet également d’être un jour exceptionnel. « Cela fait partie des événements de l’année, c’est un peu le “black friday” des casinos, remarque Christophe Lancel, directeur à Blotzheim. C’est le seul jour où il y a une adéquation entre la symbolique du jour - la chance ou, pour certains, la malchance - et nos activités. Cela déclenche une réponse spontanée, une tentative de jeu, comme une célébration de cette date. »
Chaque vendredi 13, les casinos organisent des animations particulières, les personnels sont mobilisés pour accueillir « 30 à 40 % » de visiteurs de plus qu’en moyenne. « Il y a autant de fidèles que de primo-visiteurs, constate Christophe Lancel. Pour les premiers, c’est un jour à ne pas manquer. Pour les seconds, c’est l’occasion de tenter sa chance. Le phénomène touche toutes les tranches d’âge, tous les publics. »
Pour cet unique vendredi 13 de 2025, le contexte s’avère très favorable à la fréquentation des casinos. « Quand la date coïncide avec une grande compétition sportive, l’attraction est moindre », indique le directeur de l’établissement sundgauvien, qui profite aussi pleinement de son environnement économique, avec la Suisse toute proche (des travaux d’agrandissement sont programmés). Ce vendredi, tous les feux sont au vert : Roland Garros est passé, le Tour de France n’a pas commencé, ni Mondial, ni Euro de football… Pas même une grande loterie politicienne pour gâcher l’ambiance.
(source : lalsace.fr/Olivier Brégeard)